Le Dr Jean-Michel Ducourneau, praticien à La Réole, fait face à des accusations graves, ayant été interdit d'exercer la médecine depuis le 13 novembre. Cette interdiction, qui durera jusqu'au 30 mars, est le résultat d'une ordonnance judiciaire liée à des pourparlers concernant ses prescriptions de fentanyl, un opioïde controversé connu pour son rôle dans la crise des opioïdes, notamment aux États-Unis.
Les autorités pointent du doigt des prescriptions attribuées à des doses jugées « inhabituelles », laissant à penser qu'elles pourraient alimenter un trafic illégal. La docteure Muriel Rainfray, présidente du Conseil départemental de l’Ordre des médecins de la Gironde, a exprimé son inquiétude : « C’est extrêmement grave, cela met en danger des vies », a-t-elle déclaré à Sud Ouest.
Le Dr Ducourneau, qui aurait principalement prescrit ce médicament sous forme de spray nasal, réservée habituellement aux patients cancéreux nécessitant un traitement analgésique lourd, est également sous le coup de poursuites pour abus de remboursements, notamment en multipliant les consultations nocturnes à des tarifs plus élevés.
Selon les témoignages de patients et de collègues, il était connu pour ses pratiques atypiques et un dévouement qui lui a valu une bonne réputation dans la région, malgré son comportement controversé. La situation est d'autant plus problématique dans un contexte de pénurie de médecins à La Réole, rendant difficile le remplacement de ses patients. « Nous devons trouver des solutions pour aider cette communauté médicale à se restructurer », a ajouté Muriel Rainfray.
Actuellement, des ordonnances continuent d'arriver à la pharmacie locale sous son nom, malgré son interdiction, ce qui soulève des questions sur son respect des directives judiciaires. Les problèmes croissants d'approvisionnement en soins de santé pourraient également créer des complications pour les patients qui dépendent de lui pour leurs prescriptions.
Alors que les investigations se poursuivent, il est essentiel que la communauté reste vigilante face à la question du médicament et des pratiques médicales. « Les conséquences pour les patients peuvent être dévastatrices », a conclu Rainfray, soulignant l'importance d'une vigilance accrue dans les prescriptions de substances sensibles comme le fentanyl.







