Dans l'univers souvent impersonnel des agences de France Travail, 954 psychologues se dévouent à apporter une aide précieuse aux demandeurs d'emploi. Ces professionnels sont souvent confrontés à des personnes en profonde difficulté, marquées par des licenciements, des expériences de harcèlement ou une perte de confiance en soi. À l'agence France Travail d'Ingré, Mélanie Cordazzo, psychologue, travaille avec des cas variés, allant des jeunes diplômés aux personnes en quête de sens après un licenciement.
Un impact psychologique du chômage
Selon un rapport de l'Unedic, le chômage n'affecte pas seulement les finances, mais engendre également une détérioration de la santé mentale. Margot, 25 ans, diplômée en Business Development, a trouvé armée grâce à l'accompagnement psychologique. "Au début, je me sentais illégitime face aux offres, mais j'ai appris à me valoriser", témoigne-t-elle. Le soutien psychologique vise à redonner confiance et à aider ces demandeurs à traverser des périodes difficiles.
"Les doutes sur la sincérité de leur recherche d'emploi amplifient la souffrance des demandeurs d'emploi", affirme le rapport de l'Unedic.
La stigmatisation sociale, telle que décrite dans l'étude, touche 41 % des chômeurs qui se sentent jugés et méprisés. Ces préjugés exacerbent l'état émotionnel déjà fragile des demandeurs d'emploi et compliquent leur retour à l'emploi.
La dualité de la mission des psychologues
Ces dernières années, les réformes sur le chômage ont rendu le retour à l'emploi encore plus pressant. Seuls 40 % des inscrits à France Travail perçoivent des allocations. Denys Neymon, président de Solidarités nouvelles face au chômage, souligne la tension qui peut exister entre l'objectif de réinsertion rapide et le travail d'écoute des psychologues. "Un individu placé dans un emploi précaire peut ressentir cet accompagnement comme un échec si la situation ne s'améliore pas rapidement", note-t-il.
Les psychologues constatent également que la souffrance s'étend au-delà du domaine professionnel. Des problématiques personnelles, telles que des traumatismes plus profonds, émergent souvent lors des consultations. Les professionnels, bien que non cliniciens, sont formés pour reconnaître les signes de détresse psychologique généralisée.
Le besoin croissant de soutien
Face à cette crise de confiance et de soutien, des voix s'élèvent pour appeler à une augmentation des ressources allouées au secteur. Marie, psychologue travaillant avec France Travail, évoque un besoin urgent de davantage de professionnels pour faire face à la demande croissante. "La reconnaissance de la souffrance que subissent les chômeurs est essentielle pour faciliter leur parcours de retour au travail", déclare-t-elle.
En dépit des défis, beaucoup de chômeurs font état d'une grande satisfaction à l'issue de ces rendez-vous. Le sentiment d'être écouté et validé dans leur vécu a un effet salutaire sur leur moral. L'un des éléments critiques de ce soutien psychologique est l'espoir d'un avenir professionnel meilleur, tant pour lui-même que pour la société.







