Le tribunal correctionnel de Bordeaux a rendu son verdict ce vendredi 12 décembre. Denis Larrose, le pilote du bateau de croisière Burdigala II, a été reconnu coupable d'avoir provoqué des blessures involontaires, suite à une collision avec une pile du pont Chaban-Delmas en 2019. Pour cette faute, il écope d'une peine de un an de prison avec sursis, accompagnée d'une interdiction d'exercer son métier pendant deux ans.
À la lecture du jugement, Larrose s'est tourné vers ses avocates, qui avaient plaidé pour sa relaxe. Bien que certains arguments de la défense aient été retenus, les juges ont conclu à la culpabilité du capitaine en raison de sa violation manifeste des obligations de sécurité. En plus de la peine de prison, une amende de 15 000 euros a également été imposée.
La tragédie a eu lieu le 19 août 2019, lors d'une croisière organisée pour célébrer un anniversaire. Le Burdigala II, transportant 97 passagers, a heurté la pile centrale du pont Chaban-Delmas avant de partir à la dérive et de s'échouer. Résultat : onze passagers blessés, dont certains traumatisés par l'expérience, comme l'indiquent des témoignages recueillis dans le cadre du procès.
La vice-procureure Nathalie Queran a souligné le manque de préparation du capitaine. "En tant que bon père de famille, on s’assure que l’embarcation soit en bon état de marche, or ce n’était pas le cas," a-t-elle déclaré.
Pour la défense, Larrose n'est pas un amateur ; il est un professionnel, héritier d'une lignée de bateliers. Son avocate, Me Laetitia Daage, a précisé que, bien qu'il ait perdu le contrôle du navire en raison d'un problème de connexion, il était parfaitement apte à piloter. D'autres experts ont corroboré cette version, signalant que le défaut technique au système de commande était à l'origine de l'accident.
“Ce n'était pas un navire normal avec ce défaut de branchement. Le pilotage automatique était très dangereux,” a insisté Me Morgane Roussel.
Le capitaine a maintenant dix jours pour faire appel de la décision. Ce nouveau drame de la navigation suscite un lot d'interrogations sur la sécurité maritime en France, alors que des organisations telles que la Fédération des plaisanciers rappellent l'importance d'une formation adéquate pour éviter de tels incidents à l'avenir.
Le tribunal a prévu un prochain rendez-vous pour examiner les demandes de dommages et intérêts au mois de juin 2026.







