Depuis le déclenchement du mouvement MeToo en 2017, le sujet des violences sexuelles refait surface avec une intensité sans précédent. Après avoir touché divers secteurs de la société, les institutions éducatives, qu'elles soient familiales ou scolaires, sont désormais au cœur des débats. La libération de la parole révèle une triste réalité longtemps occultée.
Récemment, des signalements et plaintes de maltraitance et d'agressions sexuelles, souvent envoyés par des parents, ont mis en lumière des dysfonctionnements criants dans la gestion des activités périscolaires, particulièrement à Paris. La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants estime qu'environ 160 000 enfants sont victimes chaque année, dont 81 % au sein de leur famille.

Si ces événements tragiques soulèvent de nombreuses questions, il est évident que les conditions de travail des animateurs périscolaires sont loin de respecter les intérêts des enfants. Ces emplois, souvent précaires, sont généralement occupés par des vacataires mal formés et mal rémunérés. La norme, qui exige un minimum de 20 % d'animateurs titulaires du brevet d'aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), est parfois complètement ignorée.
Les responsabilités des municipalités dans la gestion de ces agents peuvent engendrer un sentiment d'opacité parmi les parents. À Paris, où 15 000 animateurs s'occupent de 110 000 enfants, nombreux sont ceux qui pointent du doigt le manque de réactivité des services face aux comportements délictueux. Ils font même référence à un rapport de 2015 de l'inspection générale, qui avait déjà signalé des dérives dans la gestion des activités périscolaires.
Connaître les signaux faibles
Au-delà de Paris, la situation est préoccupante à l'échelle nationale. Dans de nombreuses communes, les conditions de gestion des activités périscolaires ne garantissent pas toujours la protection nécessaire des enfants. À une époque où les « temps de l’enfant » sont considérés comme une priorité nationale, il est impératif de professionnaliser le secteur des animateurs périscolaires. Comme l'affirme Sophie, une éducatrice spécialisée, "les compétences nécessaires à cette fonction ne peuvent être optionnelles. Il s'agit de la sécurité et du bien-être de nos enfants".
La formation adéquate pour reconnaître les signes de maltraitance ainsi que les obligations légales de signalement doivent devenir des prérequis indiscutables d'accès à ces postes. Comme le rappelle Jean-Pierre, un parent engagé dans le suivi de ces problématiques, "les municipalités ont la responsabilité directe de garantir un cadre sain et protecteur pour nos enfants".







