Brigitte Bardot, l'illustre actrice et symbole du cinéma français, nous a quittés à l'âge de 91 ans. Connue pour sa beauté et son charisme, elle a également laissé une empreinte indélébile dans le paysage politique français. D'abord fervente admiratrice de Charles de Gaulle, elle a rapidement évolué vers des opinions plus divergentes, suscitant passablement de débats.
Dès sa première participation électorale en 1958, Bardot annonce son soutien au Général de Gaulle, confessant plus tard : "Je lui ai toujours adoré sa droiture et son intégrité". Ce soutien initial s'inscrit dans le contexte de la création de la Ve République à travers un référendum populaire auquel elle a adhéré.
Au cours de la guerre d'Algérie, Bardot s'est illustrée par son engagement personnel lorsque l'Organisation Armée Secrète tenta de la faire chanter. Son courage et sa détermination à défendre la paix ont été salués dans plusieurs médias, accentuant son image d'icône audacieuse.
En 1971, elle devient la première personnalité à incarner Marianne, la symbolique de la République française, encouragée par de Gaulle lui-même. Après la mort de ce dernier, son amitié avec Valéry Giscard d'Estaing marque un tournant dans sa carrière militante. Elle l’a soutenu dans sa campagne présidentielle, allant jusqu'à porter un t-shirt à l'effigie de son ami politique. Leur alliance a permis à l’actrice de poursuivre ses luttes pour la protection des animaux, une cause qui lui tenait à cœur.
Malgré cet engagement initial, le parcours politique de Bardot s'assombrit avec le temps. Elle a soutenu plusieurs présidents, y compris Jacques Chirac, qu'elle a critiqué pour ses promesses non tenues, tout comme Nicolas Sarkozy et François Hollande. Brigitte Bardot a souvent été perçue comme une voix dissonante, oscillant entre admiration et critique acerbe.
Sa relation avec le Rassemblement National et Marine Le Pen a également alimenté des controverses. Elle a exprimé son soutien à cette dernière, la qualifiant de "Jeanne d'Arc du XXIe siècle". Ces prises de position lui ont valu des critiques, mais aussi le soutien d’une partie de la droite française qui s’est reconnue dans son franc-parler.
Dans les dernières années de sa vie, Bardot s’est retirée de la scène publique, bien que ses opinions n’aient jamais cessé d’être clivantes. Elle a manifesté une aversion croissante pour l’immigration, déclarant : "Donnons déjà à manger à nos petits vieux qui n’ont rien". Ces mots résonnent comme un écho de son désenchantement face à un monde qu'elle jugeait en déclin.
Son manifeste pour les animaux, qui a conduit à la fondation de sa propre organisation, témoigne de sa passion inébranlable pour leur protection. Toute sa vie, Bardot a été une femme de passion, une voix puissante qui, bien qu’ayant défrayé la chronique, a toujours cherché à défendre ce qui lui tenait à cœur.
Brigitte Bardot, personnage éminent et emblématique de la France, laisse un héritage complexe. Elle a su capter les contradictions de son époque tout en restant fidèle à ses convictions, et ses prises de position, parfois maladroites, ont rappelé qu'elle était au fond une femme engagée aux idées fortes.







