Des milliers de membres de la communauté alaouite en Syrie ont manifesté ce dimanche pour exprimer leur colère face à la violence croissante, suite à une attaque tragique survenue vendredi lors d'une prière dans une mosquée à Homs. Les forces de sécurité ont violemment réprimé cette manifestation, faisant deux morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes, notamment à Lattaquié, où des tirs ont été entendus, alimentant les tensions déjà palpables. Les autorités syriennes ont pour leur part cherché à minimiser les événements, affirmant avoir contrôlé la situation et accusant des partisans de l'ancien président Bachar Al-Assad d'attaquer leurs forces. Cette répression brutale soulève une fois de plus des questions sur la sécurité et la protection des minorités en Syrie, notamment les alaouites, souvent perçus comme la cible des violences.
Le dignitaire Ghazal Ghazal, président du Conseil islamique alaouite, a appelé à une mobilisation pacifique, déclarant que sa communauté ne pouvait être « humiliée ou marginalisée ». Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il a exprimé le désir d'une autonomie politique et d'une fin des violences, attirant le soutien de nombreux manifestants qui ont brandi ses portraits et chanté des slogans appelant à une plus grande liberté.
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de tensions intercommunautaires qui se sont exacerbées depuis le changement de pouvoir à Damas en 2024. La coalition islamiste a souvent ciblé les alaouites, aggravant la peur et l'angoisse au sein de cette communauté, déjà en proie à des attaques.
Des experts en sociologie et en politique au Moyen-Orient, tels que la spécialiste en droits humains Lina Khatib, soulignent que la répression n'apporte qu'une escalade des tensions et un risque accru de conflits internes. « Le mécontentement face à la marginalisation peut provoquer des bouleversements sociopolitiques profonds », a-t-elle précisé. Il est donc crucial que la communauté internationale et les acteurs régionaux travaillent à une désescalade et à la protection des minorités.
Les manifestations de ce week-end ne sont que le dernier épisode d'une série d'événements tragiques sur le littoral syrien, où la population alaouite a déjà payé un lourd tribut à la violence. Selon des rapports locaux, plus de 1 700 personnes, principalement des alaouites, ont été tuées lors d'affrontements antérieurs, soulignant l'urgence d'une solution politique pour garantir la sécurité et la dignité de cette communauté minoritaire.







