Brigitte Bardot, décédée récemment à l'âge de 91 ans, a laissé une empreinte indélébile dans le monde du cinéma français et de la société. Tout au long de sa vie, elle a établi des ponts controversés avec l'extrême droite, allant jusqu'à désigner Marine Le Pen comme "la Jeanne d'Arc du XXIe siècle". Bien qu'elle ait toujours affirmé que ses motivations étaient principalement liées à la cause animale, ses déclarations et comportements ont souvent soulevé des critiques.
Dans son ouvrage posthume, "Larmes de combat", Bardot évoque son image de "frontiste" qu'elle dit avoir subie après avoir répondu à un questionnaire d'un quotidien d'extrême droite. Elle a expliqué n'avoir jamais fait de politique, ce qui l'a laissée ignorante des implications de ses choix. Pourtant, ses prises de position sur des sujets sensibles, notamment sur l'immigration et les musulmans, lui ont valu plusieurs condamnations, suscitant des accusations de racisme.
Reconnue en son temps comme la Marianne de la République, Bardot, tout en se définissant comme "conservatrice" et "patriote", a souvent critiqué les politiques en place. "La droite est le seul remède urgent à l'agonie de la France", écrivait-elle dans son "BBcédaire", publiée récemment. En 1996, elle ne cachait pas son admiration pour Jean-Marie Le Pen et partageait ses préoccupations face à l'immigration.
Ses appels à soutenir Marine Le Pen lors des élections, ainsi que son admiration pour elle, témoignent d'une proximité difficile à ignorer. "J'aime beaucoup Marine Le Pen", affirmait-elle avant la présidentielle de 2017, exprimant son souhait d'une France régénérée, avec des frontières strictes et un retour à des priorités nationales.
L'impact de Bardot sur la scène politique n'a pas échappé aux leaders de l'extrême droite, qui ont souvent utilisé son image pour renforcer leur légitimité. "Les plages françaises sont celles de Bardot et Vadim", a affirmé Marine Le Pen en 2016, soulignant son rôle emblématique dans l'identité française.
Parallèlement à son engagement politique, Bardot a toujours été la voix des animaux. Elle a souvent jugé les politiques selon leur impact sur la cause animale. Dans des déclarations récentes, elle affirmait qu'elle n'hésiterait pas à soutenir n'importe quel parti, y compris ceux de gauche, si leurs propositions en faveur des animaux étaient concrètes. Cette position a été confirmée par le politologue Sylvain Crépon, qui a noté que, malgré ses accointances avec l'extrême droite, Bardot porte un message qui transcende les clivages politiques.
Brigitte Bardot incarne ainsi une dualité complexe : celle d'une lutte pour la défense des animaux mêlée à des alliances controversées. Cette tension continue de résonner dans le paysage politique français et soulève d'importantes questions sur le rôle des personnalités publiques et leurs influences sur les idées politiques.







