Brigitte Bardot, décédée à 91 ans, est non seulement reconnue comme une légende du cinéma français, mais aussi pour son dévouement indéfectible à la cause animale. Alors que sa carrière cinématographique était à son apogée, Bardot a radicalement choisi, dans les années 1970, d'abandonner le grand écran pour se consacrer entièrement à la défense des animaux, un engagement qu'elle a porté avec ferveur pendant plus de cinquante ans.
Déjà en 1962, l'actrice avait pris conscience de la souffrance animale en s'exprimant lors d'une interview dans le magazine Cinq colonnes à la une, où elle appelait à mettre fin aux pratiques cruelles dans les abattoirs. Toutefois, c'est au cours du tournage de son dernier film en 1973, L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise, qu'elle a vécu un moment décisif : elle a sauvé une petite chèvre destinée à être servie à un repas. Ce geste a marqué un tournant dans sa vie, entraînant sa retraite des plateaux de tournage au profit d'une passion pour les animaux.
À cette époque, la défense animale était loin d'être un sujet pris au sérieux, ce qui lui valut critiques et moqueries. Néanmoins, en 1977, elle a mené sa première action marquante au Canada avec l'écologiste Franz Weber, en s'opposant aux abus liés à la chasse des bébés phoques, ce qui a attiré l'attention mondiale sur ce fléau. Bardot ne s’est jamais contentée d’un rôle passif, elle a activement milité pour interdire l'importation de peaux de phoques en France.
Elle est devenue porte-parole de la Société Protectrice des Animaux (SPA) et s'est battue sans relâche contre l'abandon des animaux. En 1982, elle a même enregistré deux chansons pour soutenir sa cause, telles que Toutes les bêtes sont à aimer. En 1986, elle a fondé la Fondation Brigitte Bardot, dont le travail s'est vite imposé comme une référence mondiale dans la protection animale. Cette fondation œuvre dans des domaines divers : refuges pour animaux, campagnes de stérilisation, et légalisation anti-cruauté.
La fondation a acquis une reconnaissance d’utilité publique en 1992, notamment grâce au don de sa propriété à La Madrague à Saint-Tropez. Au fil des ans, la voix de Bardot a réveillé les consciences, et ses interventions audacieuses ont fait évoluer le regard de la société sur la question animale. Ses combats, allant des ours enchaînés aux chiens errants, lui ont valu un statut de figure controversée, mais respectée.
« Ses colères et lettres ouvertes ont souvent fait trembler les responsables politiques », déclare un expert en protection animale. Même après son départ, son héritage continue d'inspirer et de galvaniser ceux qui poursuivent la lutte pour la compassion envers les animaux. Sa voix, bien que silencieuse désormais, résonne dans le monde, rappelant à chacun l'importance de son engagement.







