Au cœur des débats à l'Assemblée nationale, la mesure controversée de prolongation de la vidéosurveillance algorithmique a été adoptée dans le cadre de la législation sécuritaire pour les Jeux olympiques d'hiver de 2030, prévus dans les Alpes françaises. Ce texte, qui va au-delà des simples questions d'événements sportifs, suscite des critiques féroces, notamment de la part des députés de gauche qui y voient une dérive liberticide.
La vidéosurveillance algorithmique, qui a été mise à l'essai lors des Jeux olympiques de Paris en 2024, doit permettre d'identifier plus efficacement certains comportements tels que des mouvements de foule ou la détection d'objets abandonnés. La rapporteure du texte, Véronique Riotton, du parti Renaissance, affirme que cela constitue un outil précieux pour le renforcement de la sécurité publique.
Cependant, ses détracteurs critiquent des résultats mitigés issus des précédents tests. Gabrielle Cathala, députée de La France insoumise, s'inquiète que cela ouvre la voie à des pratiques de surveillance plus intrusives, telles que la reconnaissance faciale, semblable à ce qui est observé en Chine. De son côté, la ministre des Sports, Marina Ferrari, a soutenu l'idée qu'il est impératif de collecter davantage de données pour assurer la sécurité, mais des experts s'interrogent sur la nécessité de telles mesures.
En outre, l'Assemblée a introduit une mesure d'« interdiction de paraître » pour toute personne suspectée de représenter une menace pour la sécurité publique lors d'événements importants. Limité à deux mois, cet encadrement pourrait être utilisé de manière disproportionnée, selon des députés d'opposition qui craignent qu'il soit dirigé contre des groupes militants, en particulier dans un contexte politique déjà tendu.
Cette approche aggrave les inquiétudes sur l'équilibre entre la sécurité et les libertés individuelles. Comme l'indique une enquête menée par L'Humanité, cette réglementation représente une atteinte sérieuse aux libertés publiques. La prolongation de la surveillance algorithmique n'est pas qu'une simple mesure temporaire ; elle pourrait instaurer une culture de surveillance permanente, parfois invisibilisée par la nécessité de sécurité.
Des critiques de la gauche, notamment Jean-Claude Raux, député écologiste, s'élèvent contre cette atteinte jugée disproportionnée. Pour lui, le gouvernement utilise les JO comme prétexte pour renforcer son arsenal répressif au détriment des droits fondamentaux.
Alors que les Jeux de 2030 approchent, la question demeure : la sécurité prévaut-elle sur nos libertés ? Les débats ne font que commencer dans un climat sociopolitique déjà fragilisé.







