À trois mois des élections municipales, Rachida Dati, candidate à la mairie de Paris, se retrouve au cœur d'une tumultueuse affaire judiciaire. Des perquisitions ont eu lieu ce jeudi dans son domicile ainsi qu'à la mairie du 7ème arrondissement, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon des sources proches du dossier.
La ministre de la Culture est soupçonnée d'avoir perçu près de 299.000 euros de frais d'honoraires de GDF Suez durant son mandat de députée européenne de 2009 à 2019. Ce montant aurait été dissimulé, ne respectant pas les obligations de déclaration requises par le Parlement européen, comme l'indique une source de l'AFP.
Le procureur de la République financière, Jean-François Bohnert, a précisé que l'information judiciaire a été ouverte pour des accusations graves, y compris la corruption active et passive, le trafic d'influence, et le détournement de fonds publics. Les perquisitions entreprises ont touché divers lieux, dont le ministère de la Culture, amplifiant l'ampleur des investigations.
Celle-ci découle d'une enquête préliminaire lancée le 16 avril, suite à un signalement Tracfin (l'organisme français de renseignement financier), faisant émerger des pratiques inquiétantes autour de Dati. Selon certaines sources, les fonds en question auraient transité par un cabinet d'avocats avant d'être dirigés vers les comptes personnels de la ministre en 2010 et 2011, sans être déclarés. Ces informations ont d'ailleurs été rapportées par *Complément d'enquête*, émettant des doutes sur l'intégrité de la parlementaire.
Dati, quant à elle, a vivement rejeté ces allégations, les qualifiant de « diffamatoires » lors de ses interventions sur Europe 1 et CNews. Elle a insisté sur le fait que ces accusations avaient déjà été examinées dans le cadre d'une autre affaire judiciaire, celle de Carlos Ghosn.
Le contexte judiciaire de Dati est déjà chargé, avec un autre dossier en cours où elle devra se présenter devant le tribunal correctionnel pour corruption et trafic d'influence en lien avec l'ex-patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn. Dati ne cesse d'être sous le radar des enquêteurs et se retrouve également mise en cause pour une possible non-déclaration de bijoux de luxe d'une valeur de 420.000 euros, selon une enquête publiée par *Libération*.
Dans un climat électoral déjà délicat, ces événements risquent de peser lourdement sur sa campagne. L'audience de procédure, prévue le 29 septembre, pourrait déplacer le calendrier décisionnel, repoussant ainsi l'éventuel procès à après les élections municipales de mars 2026, comme l'a rapporté une source à l'AFP.
Les experts s'accordent à dire que ces accusations pourraient ternir l'image de Dati, un pilier de la droite parisienne, à un moment où elle lutte pour maintenir sa position et celle de son parti. La situation demeure évolutive et pourrait avoir des répercussions significatives sur la dynamique politique de la capitale.







