C'est un changement radical qui se dessine à l'horizon du commerce européen. Le 12 décembre dernier, le Conseil de l'Union Européenne a validé une nouvelle mesure qui entrera en vigueur le 1er juillet 2026. À partir de cette date, chaque colis de moins de 150 euros expédié depuis la Chine sera soumis à une taxe douanière de 3 euros par type de produit. Cette décision, influencée par la diplomatie française et défendue par Philippe Léglise-Costa, a pour but de contrer la concurrence déloyale des géants de l'e-commerce tels que Shein et Temu.
Les chiffres sont alarmants : en 2024, la France s'attend à recevoir 800 millions de colis de moins de 150 euros, exemptés jusqu'à présent de droits de douane, ce qui fragilise le commerce local. Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, souligne l'urgence d'agir, en rappelant qu'environ 12 millions de colis arrivent chaque jour sur le marché européen, mettant en péril de nombreux petits commerces.
La présidence danoise a initialement proposé une taxe proportionnelle, mais celle-ci s'est révélée insuffisante pour dissuader les fournisseurs chinois. Les experts s'inquiètent des conséquences de ce flux massif de colis, notamment sur la sécurité des produits, comme l’a souligné le président Emmanuel Macron lors d’une précédente conférence.
La nouvelle taxe fonctionnera par catégorie tarifaire, ce qui signifie qu'un colis diversifié pourrait générer des frais douaniers conséquents. Par exemple, un colis à 120 euros contenant plusieurs types d'articles pourrait voir ses droits de douane grimper à 12 euros. Ce coût fixe est conçu pour rendre les offres chinoises moins attrayantes.
"Cette démarche vise à protéger notre commerce local face à une concurrence souvent déloyale", affirme un porte-parole de la Commission européenne.
Cette mesure sera en vigueur jusqu'à l'introduction d'un hub douanier européen prévu pour 2028, qui standardisera les droits fiscaux sur les importations. En attendant, l'espoir est que cette taxe contribue à réguler le marché européen de l'e-commerce et à protéger les petits commerces.







