À Agen, le 19 décembre, une mobilisation exceptionnelle a rassemblé près de 500 acteurs de la ruralité, dont des agriculteurs, des représentants de coopératives, et d'autres acteurs socio-économiques, tous unis par une détresse partagée. Les agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont été rejoints par des chasseurs, ouvriers du bâtiment, et élus locaux, pour exprimer leur inquiétude face à la situation financière précaire des exploitations agricoles dans le département.
Karine Duc, présidente de la Chambre d'agriculture, a souligné la gravité de la situation : « Aujourd'hui, 75% des 5 800 exploitations agricoles en Lot-et-Garonne rencontrent des difficultés majeures ». Elle a insisté sur le fait que plusieurs saisons de récoltes désastreuses ont aggravé une crise déjà perceptible. De plus, des chiffres récents du tribunal judiciaire révèlent une augmentation alarmante des restructurations et liquidations d’entreprises.
Les intervenants, y compris des experts de la Mutualité sociale agricole (MSA) et de CerFrance, ont confirmé le malaise ambiant. Selon le directeur adjoint de la MSA, les prévisions indiquent une chute de 23% des revenus pour les agriculteurs d'ici 2025. « Nous avons donné 1 050 échéanciers supplémentaires cette année, reflétant un besoin urgent d'aide », a-t-il précisé.
Une salariée de la coopérative Terres du Sud a quant à elle évoqué une situation inquiétante dans plusieurs filières : « Les tensions sont palpables, avec des résultats historiquement négatifs cette année ».
Les agriculteurs, en l'absence des banques présentes lors de la mobilisation, ont délivré un message clair : « Arrêtez de nous mettre la pression, nous sommes honnêtes et voulons payer quand nous le pouvons », a insisté José Pérez, un porte-parole. Cette pression financière, qui conduit trop souvent à des situations tragiques, met en lumière la détresse de nombreux agriculteurs.
Alors que les leaders de la CR espèrent un moratoire des autorités gouvernementales, des avertissements sont émis : « Si rien ne change, nous serons à nouveau sur le terrain dès le début de l'année », a conclu Karine Duc. Cette mobilisation sera-t-elle suffisante pour provoquer une prise de conscience et des actions concrètes pour sauver l'agriculture du Sud-Ouest ? Les mois à venir s'annoncent critiques pour l'avenir de la ruralité.







