Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné le commissaire Matthieu H. à six mois de prison avec sursis, après des violences infligées à Caroline C., une enseignante de 54 ans, lors des émeutes consécutives à la mort de Nahel Merzouk en juin 2023. L'enseignante, qui a subi une triple fracture à la cheville après l'interpellation, avait exprimé des doutes sur la situation qu'elle vivait à ce moment-là.
Le magistrat a jugé que l'officier de police avait fait un « usage excessif de la force » de manière « volontaire et disproportionnée ». L’attaque sur Caroline C. s'est produite lors d’un incident le soir du 29 juin devant la mairie de Villetaneuse, alors que l’enseignante s'est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment, apercevant un bus en train de brûler.
« Je suis blanche, je ne risque rien », aurait-elle déclaré avant de perdre connaissance. Au réveil, elle a découvert l’ampleur de ses blessures, entraînant une interruption de travail de 150 jours. Le commissaire, qui se disait agressé verbalement par la femme, a soutenu qu’il a dû réagir pour maintenir l’ordre, revenant sur les circonstances troublantes de ce soir-là où des tensions étaient palpables dans les rues, comme rapporté par Le Parisien.
Un incident controversé au cœur des tensions urbaines
Lors de l’audience, le président du tribunal a remis en question l’attitude du policier : « Une dame à vélo, n’y avait-il pas plus grave ce soir-là ? » À cela, le commissaire a justifié son action en déclarant qu’ignorer l’insulte aurait nui à l’image de la police. En revanche, l’avocate de l’enseignante, Arié Alimi, s’est montrée satisfaite de la décision de justice, soulignant la rareté d’un ITT aussi long dans des cas similaires.
Les émeutes de juin 2023 avaient éclaté suite à la mort de Nahel Merzouk, tué par un policier lors d’un contrôle. Cela a conduit à des manifestations ininterrompues dans plusieurs villes de France, exacerbé par des tensions raciales et socio-économiques. Un climat de méfiance entre la police et certaines communautés a été suscité, et cet incident a mis en lumière les problèmes systémiques qui existent au sein des forces de l'ordre.
Des experts en sociologie urbaine, comme le professeur Emmanuel Léonard, soutiennent que des réformes sont nécessaires : « Il est crucial que des mesures soient prises pour rétablir la confiance entre la police et la population. »
Au final, l'autre policier impliqué, Alexis M., a été relaxé, mais la décision du tribunal concernant Matthieu H. est un signal fort sur les attentes sociétales envers le respect des droits individuels et la juste utilisation de la force par les autorités.







