Dans la nuit de jeudi à vendredi, les représentants des 27 pays membres de l'Union européenne ont convenu d'un emprunt décisif de 90 milliards d'euros destiné à soutenir l'Ukraine pour les années 2026 à 2027. Cette décision est intervenue après des négociations acharnées marquées par des désaccords persistants concernant l'utilisation des avoirs russes gelés, qui, selon certains, auraient pu financer une partie de l'aide à Kiev.
Le plan consiste en un prêt à taux zéro, alimenté par le budget de l'UE, une solution que nombre d'États membres avaient initialement écartée. Ce soutien est vital pour l'Ukraine, qui pourrait faire face à des pénuries de financement dès 2024, surtout après la réduction du soutien américain, qui a été significatif par le passé, ainsi que rapporté par le quotidien Le Monde.
Une victoire mitigée
Bien que cet accord soit considéré comme une victoire par les alliés de l'Ukraine, de nombreux responsables admettent qu'il aurait été préférable d'utiliser les avoirs russes pour financer l'aide. “Le principal atout de cette décision réside dans la continuité du soutien”, a souligné un officiel européen au Figaro. L’important, pour eux, est que l’Ukraine ne se retrouve pas isolée financièrement.
Les discussions autour des avoirs russes, qui s'élèvent à près de 210 milliards d'euros, ont été entravées par des préoccupations, notamment de la Belgique, qui exigeait des garanties solides contre d'éventuelles représailles de Moscou. “Nous ne pouvons pas risquer la sécurité de ces fonds,” a insisté le Premier ministre belge, Bart De Wever, comme le rapportent plusieurs médias locaux.
Opposition au sein de l'UE
Des pays comme la France et l'Italie ont également manifesté leur opposition à un recours immédiat aux avoirs russes. Selon un diplomate italien cité dans La Repubblica, “le climat politique en Europe exige prudence et consensus”. À ce jour, l'éventualité d'utiliser des réparations de guerre de la Russie pour le remboursement du prêt n'est pas exclue, bien que cela reste un sujet de préoccupation pour certains experts en relations internationales.
Cette situation illustre les tensions croissantes au sein de l'UE à propos des meilleures méthodes pour soutenir un pays en guerre, tout en protégeant ses propres intérêts économiques et politiques. Comme l’a déclaré un analyste basé à Paris, “il est crucial que l'Union européenne trouve une stratégie cohérente et unifiée pour aider l'Ukraine, tout en restant vigilante sur les actes de la Russie”.







