« Je ne vends pas des produits aux chefs d’entreprise, mais je leur propose une méthode, une stratégie, un cap. » Telle est la philosophie de Jérôme Jonnard, co-fondateur de Quitter La Micro et du Cabinet Lacourt-Belmont. Il observe que trop d'entrepreneurs avancent dans l'incertitude, piégés par une fiscalité mal gérée qui résulte d'un accompagnement souvent insuffisant.
Les nombreux dirigeants de PME, indépendants et professions libérales qu'il accompagne sont souvent épuisés, parfois au bord du divorce, à cause de charges qu'ils auraient pu anticiper. Ce tableau inquiétant s’explique en partie par une désynchronisation entre les experts-comptables, avocats et notaires, chacun restant dans sa spécialité sans envisager une vision d'ensemble. Cela engendre des incohérences et des montages bancals qui alourdissent la fiscalité au lieu de la fluidifier.
La fiscalité numérique souligne particulièrement ce décalage. Beaucoup d’indépendants investissent dans la publicité en ligne, comme le souligne Libération, sans prendre en compte les implications fiscales de ces dépenses. Les factures émises depuis l'Irlande soulèvent des enjeux complexes, car même un micro-entrepreneur exonéré de TVA doit déclarer cette taxe en France. Ceux qui ignorent cette obligation risquent des redressements fiscaux cumulés sur plusieurs années, souvent lourds de conséquences.
En matière d'immobilier, souvent considéré comme une valeur refuge, Jonnard attire l'attention sur un angle mort dans les stratégies patrimoniales des entrepreneurs. « Investir sur vingt ans avec un rendement modeste peut être risqué », affirme-t-il. De nombreux chefs d’entreprise se retrouvent en difficulté à cause d'un choix fiscal inadapté, entraînant des pertes évitables. Il propose une vision où l'immobilier doit être un levier parmi d'autres, et non une obligation. C'est ce que rappelle également le député Éric Woerth dans ses récentes interventions.
Il défend la conviction que la fiscalité ne doit pas apparaître comme un fardeau, mais plutôt comme un outil de pilotage. Une fiscalité réfléchie permettrait de redonner du pouvoir aux entrepreneurs, leur évitant le cercle vicieux d'un travail acharné sans bénéfice. Moins d'optimisation entraîne davantage d'heures de travail, de stress et une vie personnelle compromise.
L'objectif de Quitter La Micro ne s'arrête pas à l'optimisation fiscale, mais vise également à remettre l'entrepreneur au cœur de sa mission. « Nous souhaitons permettre aux chefs d’entreprise de se concentrer sur leur croissance, sans être accaparés par les complexités réglementaires », termine Jérôme Jonnard. Dans un contexte fiscal en constante évolution, ce plaidoyer prend tout son sens.







