Le 15 décembre dernier, à Périgueux, la Coordination Rurale a mobilisé plus d'une centaine de manifestants, accompagnés de cinquante tracteurs, perturbant l'accès au centre-ville et bloquant l'autoroute A89 dans les deux sens. Les agriculteurs revendiquent des mesures concrètes de l'État pour faire face à leurs difficultés, notamment des abattages controversés liés à la dermatose nodulaire bovine et à la tuberculose.
Les manifestants, arborant des drapeaux tricolores et des t-shirts de soutien à l'agriculture locale, espèrent attirer l'attention sur des problématiques cruciales, comme les contrôles fréquents dans les fermes et les normes environnementales jugées trop strictes. Rémis Dumaure, président de la Chambre d'agriculture de Dordogne, a déclaré : "Nous ne voulons pas qu'on nous impute des complications liées à des décisions prises à Paris. Nos conditions de travail doivent être respectées ici, sur le terrain."
Les élus locaux, dont les trois députés du Rassemblement National et plusieurs maires, se sont joints à la mobilisation, réclamant également la démission de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard. Lors de cette journée, le ton s'est intensifié ; après plusieurs heures de blocage, des tensions se sont manifestées avec les forces de l'ordre, culminant en un incident où Dumaure a tenté de forcer un passage pour les tracteurs. "Nous resterons mobilisés jusqu'à ce que nos revendications soient entendues", a-t-il ajouté.
Les syndicats opposés, comme la FDSEA et les JA, ont leur propre mouvement, se concentrant sur des contrôles sur les camions transportant des produits agricoles. Selon des sources, il n'y a pas de convergence de luttes entre ces groupes, car chacun défend ses intérêts de manière séparée. "Nous avons des points de vue différents, et cela complique les choses", admet Arthur Galinat, président des JA.
Les professionnels de l'agriculture, désespérés par la situation actuelle, appellent à une prise de conscience collective sur l'importance de leur secteur. Les agriculteurs de Dordogne, comme d'autres dans le pays, se disent en crise, renforçant l'idée que l'agriculture doit être soutenue au niveau gouvernemental pour éviter une catastrophe annoncée. C'est un cri de désespoir qui résonne à Périgueux et au-delà, avec des manifs prévues dans d'autres régions. Sud Ouest et d'autres médias locaux ont déjà couvert ces événements, témoignant d'une mobilisation sans précédent dans le monde agricole.







