Au Japon, plus de 30 % de la population est âgée de plus de 65 ans. Faced with low retirement pensions, many seniors find themselves compelled to stay in the workforce well into their 70s and beyond. Cette réalité complexe met en lumière le lien profond entre le travail et l'identité dans la culture japonaise.
Chaque matin, à l'aube, on peut croiser Yoshifumi Otsuka sur son balcon, s'adonnant à des exercices d'assouplissement. À 78 ans, il dirige un cabinet d’études spécialisé dans l'immobilier et refuse de prendre sa retraite. Pour lui, continuer à travailler n'est pas seulement une question de finances, mais un devoir envers son équipe. « Je dois continuer à travailler, car c'est la mission qui m'a été confiée », déclare-t-il avec détermination.
Ce phénomène est courant au Japon, où l'on voit de nombreux seniors, comme Tomio Yochida, âgé de presque 83 ans, se lever à l'aube pour décharger des camions dans un supermarché. Avec environ 1000 euros par mois, Yochida admet que, pour lui aussi, la pension de retraite est insuffisante. Le directeur du supermarché, Kouji Minehira, souligne que les employés plus âgés n'ont pas droit à des postes moins exigeants, témoignant d'une culture du travail intransigeante.
Le Japon fait face à un défi démographique majeur. Avec l'un des taux de fécondité les plus bas au monde, le pays pourrait perdre jusqu'à la moitié de sa population d'ici 70 ans. Les entreprises, y compris celles dirigées par des expatriés, sont impactées par ce changement. Martial Meyssignac, directeur d'Alpadis Tokyo, estime que l'immigration pourrait être une solution pour compenser la pénurie de main-d'œuvre.
Cependant, la hausse de l'immigration soulève des questions difficiles, surtout en matière de financement des soins de santé. Actuellement, celle-ci représente 30 % du budget de l'État. Les maisons de retraite, dont le nombre s'élève à 11 000, constatent une saturation croissante, rendant les frais plus lourds pour les familles. Tatsuya Toyama, directeur d'une maison de retraite à Tokyo, explique que les frais à la charge des familles ont augmenté, passant de 10 % à 30 % dans certains cas.
Cette situation incite de nombreux Japonais à quitter leur emploi pour s'occuper de leurs parents âgés, rendant la dynamique familiale encore plus complexe. Cette tendance soulève des interrogations sur l'avenir du travail au Japon et sur les moyens de soutenir une population vieillissante tout en conservant des valeurs culturelles fortes.







