L'ancien maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, ainsi que deux de ses complices, ont récemment décidé de faire appel de leur condamnation, qui les a conduits à des peines de prison ferme et à une inéligibilité de cinq ans. Cette nouvelle a été confirmée par le parquet de Lyon.
Perdriau, son ancien adjoint à l'Éducation, Samy Kefi-Jérôme, et Gilles Rossary Langlet, l'ex-partenaire de ce dernier, ont déposé leur recours dans les délais requis. En revanche, Pierre Gauttieri, l'ancien directeur de cabinet du maire, n’a pas inspiré d’appel malgré sa peine de deux ans de prison. Leurs condamnations font suite à un jugement rendu le 1er décembre, où ils ont été déclarés coupables d'avoir élaboré un plan consistant à filmer un adversaire politique dans une situation compromettante.
Les magistrats ont souligné l'« extrême gravité des actes » commis par les trois hommes, qui ont siégé sous un mandat ayant permis de financer ce scandale avec des fonds publics. Les peines incluent notamment une mise en détention à effet différé, ce qui signifie qu'elles resteront en vigueur même en cas d'appel.
À 53 ans, Perdriau doit se rendre prochainement au parquet de Saint-Etienne pour prendre connaissance des détails de son incarcération. Dans son jugement, le tribunal a explicitement exprimé qu’il n’avait pas été « convaincu » par les dénégations de Perdriau, qui affirmait ne pas avoir été impliqué dans ce machiavélique stratagème. Plusieurs témoignages accablants l’incriminent directement.
Les juges l'ont qualifié de « unique bénéficiaire » du chantage, le décrivant comme étant « jaloux de son autorité » et faisant preuve d'une volonté de contrôle inébranlable à la mairie. La sévérité des peines est en lien non seulement avec la fonction exercée par Perdriau, mais également avec son comportement lors du procès. Les juges ont noté son manque d'empathie et son égocentrisme, le présentant comme une victime d'un supposé complot.
Le tribunal a également rendu sa décision en prenant en compte les impacts considérables sur les valeurs démocratiques, rendant ainsi l'inéligibilité immédiate nécessaire. Il est donc impensable que Perdriau puisse continuer à exercer ses responsabilités de maire de Saint-Etienne.
Bien qu'il ait quitté son poste, la situation reste tendue dans l'enceinte municipale, où Jean-Pierre Berger, âgé de 83 ans, a été élu pour gérer les affaires courantes de la ville jusqu'aux prochaines élections municipales, prévues en mars.
Cette affaire soulève d'importantes questions sur la corruption et l'éthique à tous les niveaux de la politique française. Des experts appellent à des réformes pour renforcer la transparence et la responsabilité des élus. Les retombées de cette affaire sont susceptibles d’affecter durablement la confiance du public envers les autorités locales.







