À Gaza, la situation devient de plus en plus désespérée alors que des pluies torrentielles inondent des abris de fortune, laissant des centaines de milliers de Palestiniens déplacés dans l'inquiétude. "Tout a été inondé", témoigne Jamil al-Charafi, père de six enfants, qui a perdu ses couvertures et sa nourriture dans la région côtière de Mawassi, près de Khan Younès. "Mes enfants tremblent de froid et de peur", ajoute-t-il.
Des images poignantes partagées par l'AFP montrent des tentes battues par le vent, alors que les habitants tentent désespérément de renforcer leurs abris pour éviter qu'ils s'envolent. Dans des campements installés rapidement, des flaques d'eau stagnent alors que les conditions météorologiques continuent de se dégrader.
Oum Mouïn, mère de quatre enfants, raconte avoir été réveillée en pleine nuit par un déluge qui menaçait d'inonder leur tente. "Nous n'avons nulle part où aller", affirme-t-elle, exprimant le désespoir de nombreuses familles dans la région. Un appel s'élève pour l'obtention de logements préfabriqués, car vivre dans une tente signifie subir des températures extrêmes.
Malgré un cessez-le-feu fragile en vigueur depuis octobre, la bande de Gaza souffre gravement : environ 2,2 millions de personnes sont affectées par une crise humanitaire sans précédent. Selon les Nations Unies, près de 80 % des infrastructures existantes ont été endommagées ou détruites par le conflit, et 1,5 million de Gazaouis ont perdu leur foyer.
Amjad Al-Chawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes, indique qu'environ 300 000 tentes sont nécessaires pour loger les déplacés, mais seulement 60 000 ont été distribuées. Bien que les autorités israéliennes aient récemment annoncé l'arrivée de tentes et d'aides, le bilan reste insuffisant par rapport aux besoins, souligne Philippe Lazzarini, responsable de l'Unrwa.
La situation actuelle est intenable, avec des conditions climatiques extrêmes et une aide humanitaire qui peine à satisfaire les demandes. "Un hiver rigoureux s'ajoute à plus de deux années de souffrances", prévient Lazzarini. Les récentes tempêtes, comme celle de Byron en décembre, avaient déjà provoqué la mort d'au moins 18 personnes et l'effondrement de plusieurs bâtiments, aggravant une crise déjà sévère.
Les témoignages de Gazaouis, comme Mohamed al-Souweirki, révèlent une lassitude face à cette situation : "Le vent a arraché une partie de notre tente. Nous sommes à la rue et craignons que cela ne continue. Nous sommes fatigués de cette vie." La défense civile met également en garde contre une nouvelle vague de mauvais temps attendue dans les heures à venir, ce qui pourrait encore empirer les conditions de vie sur le terrain.







