Les électeurs du Kosovo se dirigent vers les urnes ce dimanche pour des élections législatives anticipées, un acte déterminant visant à sortir le pays d'une impasse politique qui perdure depuis près d'un an. Le parti Vetevendosje (VV), dirigé par le Premier ministre sortant Albin Kurti, avait obtenu plus de 42 % des voix lors des dernières élections en février 2025, mais n'a pas réussi à obtenir une majorité suffisante au sein du parlement de 120 sièges.
Depuis, le paysage politique kosovar s'est transformé en une arène de division où les députés ont consacré plus de 50 séances à la désignation d'un président du Parlement, sans jamais parvenir à former une coalition gouvernementale. Ce fait a forcé la tenue de nouvelles élections anticipées, un signe clair de l'instabilité qui grève la gouvernance du pays.
Albin Kurti, en campagne durant seulement deux semaines, espère remporter les élections avec une majorité écrasante. Il a déclaré à l'AFP que son objectif est "de dépasser les 50 %" des voix. Après avoir promis une gouvernance inclusive, y compris dans les régions à majorité serbe, il a récemment mis l'accent sur les résultats économiques positifs, affichant une croissance du PIB de 4 % constante. "Nous allons également proposer une aide de 100 euros aux retraités et aux familles avec de jeunes enfants d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté.
Cependant, les autres partis, dont le Parti démocratique du Kosovo (PDK) et la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), accusent le gouvernement sortant de corruption électorale et de mauvaise gestion économique. Le président du PDK, Bedri Hamza, a souligné que les prix des biens fondamentaux avaient augmenté de 40 à 50 %, tandis que les salaires restaient immobiles, promettant un changement sous son gouvernement.
De son côté, Lumir Abdixhiku, du LDK, a fait écho à ces préoccupations, critiquant aussi la stratégie diplomatique de Kurti et son attitude ferme envers la minorité serbe. "Nous avons perdu des alliés et la confiance de la communauté internationale", a-t-il affirmé.
Ce dimanche, plus de deux millions d'électeurs, y compris de nombreux expatriés, sont attendus aux urnes, après un taux de participation de 40,59 % lors des précédentes élections. Les Kosovars doivent également élire des représentants de divers groupes minoritaires, dont 10 sièges réservés à la communauté serbe et plusieurs autres pour les Roms, les Bosniaques, et d'autres ethnies.
Les enjeux sont donc considérables, et la réponse des électeurs pourrait non seulement modifier le paysage politique du Kosovo mais également influencer ses relations internationales. Alors que les tensions internes persistent, l'avenir du pays reste suspendu à cette élection décisive.







