Les tensions entre l'Europe et les États-Unis prennent une nouvelle tournure avec l'interdiction de visa à cinq personnalités européennes, dont l'ancien commissaire Thierry Breton, en raison de leur ferme opposition à la réglementation laxiste des géants de la tech.
Le gouvernement américain a annoncé, le 23 décembre dernier, des sanctions visant Thierry Breton et trois autres représentants d'ONG. Cette décision intervient après les récents débats autour des pratiques d'Elon Musk, qui a écopé d'une amende de 120 millions d'euros pour non-respect des réglementations sur les services numériques. La réaction du chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, ne s'est pas fait attendre : "Depuis trop longtemps, des idéologues européens tentent d'amener les plateformes américaines à censurer les opinions qui leur déplaisent," a-t-il déclaré sur réseau social X.
En plus de Thierry Breton, les représentants d'ONG touchés incluent Imran Ahmed, directeur du Center for Countering Digital Hate, et Clare Melford, à la tête d'une initiative britannique contre la désinformation. Deux autres personnalités, Anna-Lena von Hodenberg et Josephine Ballon, associées à l'association allemande HateAid, sont également concernées. Ensemble, ces figures interrogent le rôle croissant de l'État dans la régulation des plateformes numériques.
"Un vent de maccarthysme souffle-t-il à nouveau?" s'est indigné Thierry Breton sur X, rappelant que la réglementation sur les services numériques (DSA) avait le soutien des 90 % du Parlement européen et l'approbation unanime des 27 États membres. En réponse, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a affirmé que la France dénonçait fermement ces restrictions de visa, en insistant sur la souveraineté des décisions européennes.
Ce conflit révèle les fractures croissantes entre les visions américaines et européennes concernant la responsabilité des plateformes digitales. Les experts s'interrogent sur les implications d'une telle censure, révélant un débat plus large sur la liberté d'expression et la régulation des contenus en ligne.
Les enjeux sont plus lourds que jamais, et les réactions s'intensifient du côté européen face à cette interférence perçue comme une tentative de contrer des efforts législatifs visant à encadrer le pouvoir des géants technologiques.







