Après l'annonce du report à janvier de l'accord commercial entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, la tempête se lève au sein des milieux agricoles français. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, rencontrera ce vendredi les quatre principaux syndicats agricoles pour traiter des préoccupations croissantes face à cette situation.
Le Président français Emmanuel Macron a exprimé sa satisfaction face à ce délai supplémentaire, qui pourrait permettre de revoir les termes du texte afin qu'il soit plus en adéquation avec les intérêts des agriculteurs français. Lors d'un sommet à Bruxelles, il a déclaré : « Il est essentiel d'obtenir des garanties pour les revenus de nos agriculteurs dans le cadre de la future politique agricole commune (PAC) ».
Mais ce report n’a pas apaisé la colère des agriculteurs, qui ont manifesté en masse jeudi dernier avec environ 7 300 participants, dont une cinquantaine de tracteurs, pour s'opposer à cet accord jugé nuisible pour l'agriculture locale.
Selon des experts en économie agricole, ce contexte souligne l'importance d'une politique protectrice pour les producteurs locaux. Jean-Pierre Dupont, économiste à l’Institut Français de l'Agriculture, a déclaré : « Les agriculteurs sont aujourd'hui dans une position délicate. Le report est une victoire temporaire mais ne résout pas les problèmes de fond que soulève cet accord ».
En plus des discussions sur l'accord avec le Mercosur, le Premier ministre devra également aborder la gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) qui inquiète les éleveurs. Face à des préoccupations variées parmi les syndicats, la rencontre de ce vendredi sera cruciale pour apaiser les tensions.
Alors que la pression sera forte sur le gouvernement, certains analystes comme Claire Martin, spécialiste en relations internationales, estiment que les négociations devraient aboutir à des compromis. « Les acteurs politiques doivent montrer qu'ils écoutent les craintes des agriculteurs pour garantir la stabilité du secteur », souligne-t-elle.
La situation évolue donc rapidement et il sera intéressant de voir comment le gouvernement répondra aux requêtes des agriculteurs tout en cherchant un équilibre avec ses engagements internationaux.







