Avec l'économie mondiale en profonde mutation, l'Europe se retrouve à un carrefour crucial. L'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur pourrait ouvrir des portes aux marchés sud-américains, mais à quel prix pour son agriculture ? Loin de pouvoir imposer ses normes de production aux producteurs brésiliens ou argentins, l'Europe doit plutôt se concentrer sur des contrôles rigoureux des importations, comme le souligne la récente analyse de Le Monde.
Depuis l'ère de Donald Trump, les barrières douanières se sont élevées, redirigeant les excédents de production vers le vieux continent, rendant cet accord indispensable. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a récemment reporté la signature à janvier 2026, portant les espoirs de l'agriculture européenne sur la table.
Les préoccupations de certaines filières, notamment celles de la volaille et des viandes bovines, revêtent une importance capitale. Les producteurs européens demandent une équité qui impose de respecter des standards comparables. Les Échos rapportent que les petits producteurs européens s'inquiètent des conséquences d'une concurrence déloyale alimentée par des pratiques moins strictes chez leurs homologues sud-américains.
Les appels à la mise en place de contrôles renforcés, non seulement aux frontières de l'Union, mais également directement dans les exploitations sud-américaines, se multiplient. Un expert en agriculture, interrogé par Franceinfo, a souligné que « sans mesures adéquates, l'accord pourrait conduire à une inondation de produits non conformes sur notre marché ». La santé publique, la sécurité alimentaire ont toutes leur place dans ce débat.
En 2024, seulement 0,0082 % des importations de l’UE ont été soumises à contrôle, un chiffre alarmant alors que le commerce mondial devient de plus en plus complexe. C'est un appel à la vigilance, un rappel que l’Europe ne peut se permettre d’être « les imbéciles du village planétaire », comme l’a exprimé Serge Grouard concernant la liquidation d'entreprises. Face à cette réalité, il serait prudent que l'Europe concentre ses efforts non sur l'abaissement de ses standards, mais sur le renforcement de la sécurité à ses frontières et sur l'établissement de relations commerciales équitables.
Le chemin à suivre est semé d'embûches. Il est crucial d'agir vite avant que les acteurs sud-américains ne se tournent vers d'autres partenaires commerciaux, notamment les États-Unis et la Chine, qui n'attendent que cela.







