Sydney (AFP) – Dans une réponse sans précédent à la tragédie, le Premier ministre australien Anthony Albanese a dévoilé ce week-end un ambitieux programme de rachat d'armes à feu, initié après l'odieux attentat antisémite survenu à Bondi. Ce récent acte de violence a pris une ampleur historique, étant le plus meurtrier qu’ait connu le pays depuis des décennies.
Des milliers de résidents, y compris de nombreux surfeurs, ont uni leurs forces pour former un cercle de solidarité sur la célèbre plage de Sydney, marquant ainsi une journée de recueillement. Ce dimanche, une semaine après la fusillade, la population est invitée à allumer des bougies à 18H47 (07H47 GMT) pour rendre hommage aux victimes.
« Chaque Australien doit se demander pourquoi des armes sont encore sur nos rues », s'interroge Anthony Albanese, en référence aux six fusils légalement possédés par Sajid Akram, l'un des assaillants abattus lors de l'attaque. Il est clair que le gouvernement cherche à resserrer les maillons de la législation sur les armes à feu, une question qui est devenue cruciale suite à cette tragédie.
Cette affaire tragique, qui a coûté la vie à quinze personnes et blessé de nombreux autres lors d'une fête juive, met en exergue la montée de l'extrémisme, partagé par les assaillants qui auraient des liens avec le groupe État islamique. Les autorités, comme le notent nos confrères de Le Monde, promettent d'indemniser ceux qui rendront les armes superflues et récemment interdites.
Cette initiative de rachat pourrait s'avérer être la plus significative dans l'histoire contemporaine de l'Australie, rappelant l’opération de 1996 sur l'île de Tasmanie, où plus de 600 000 armes avaient alors été récupérées après un acte violent similaire.
La colère et la douleur des habitants affluent, et de nombreux témoignages comme celui de Carole Schlessinger, une directrice d’association, expriment l'inquiétude croissante face à l'extrémisme. « Nous devons agir pour créer un environnement de paix », déclare-t-elle, reflet des sentiments partagés par de nombreuses voix dans la communauté.
En ce moment de deuil national, l'Australie est appelée à l'unité, à réfléchir ensemble et à déclarer que la haine ne fera jamais partie de l'identité australienne. Les funérailles de Boris et Sofia Gurman, un couple qui a tenté d'intervenir lors de l'assaut, rappellent le courage dont ont fait preuve des citoyens ordinaires face à l'horreur.
Alors que l'état d'alerte se poursuit et que des opérations de police sont en cours dans toute la ville de Sydney, la vigilance reste de mise. Les autorités continuent de surveiller de près les activités potentielles de groupes extrémistes, tandis que les enquêteurs explorent les déplacements récents des suspects en lien avec un voyage aux Philippines. Cette tragédie, qui touchera le pays pendant des décennies, appelle à la mémoire et à l'action.







