Une situation instable pour les entreprises
Depuis le début de l'année, l'économie régionale connaît un ralentissement significatif. « Atone », exprime le directeur régional de l'Insee, Stéphan Challier, tout en rappelant que la réalité varie largement d'un secteur à l'autre.
Dans le secteur industriel, représentant plus de 20 % des emplois salariés, les disparités sont frappantes. « Il est difficile de donner un jugement global positif ou négatif », précise Bruno Rodique, président de l'Union régionale des industries des métiers de la métallurgie (UIMM). Tandis que certains membres affichent des commandes pleines, d'autres luttent pour survivre.
L'industrie automobile en difficulté
Le secteur automobile est particulièrement touché, avec des entreprises, qu'elles soient grands donneurs d'ordres ou sous-traitants, qui font face à de graves difficultés. Des exemples illustrent cette crise : l'usine Bosch à Vendôme est actuellement en vente, STMicroelectronics à Tours réduit ses lignes de production, et TI Automotive a définitivement fermé à Nazelles-Négron.
Des secteurs qui maintiennent la tête hors de l'eau
La cosmétique éprouve également un certain ralentissement, alors que les industries de défense, telles que MBDA et Thalès, connaissent une période d'expansion. Dans les domaines de l'aéronautique et de la métallurgie, une légère reprise est observée, tandis que l'industrie pharmaceutique continue de prospérer, offrant une lueur d'espoir.
En ce qui concerne le bâtiment, les perspectives semblent s'améliorer avec des carnets de commandes qui se remplissent à nouveau. Bien que le nombre de logements construits continue de diminuer, une hausse des permis de construire laisse présager une reprise future. Les travaux publics sont toutefois affectés par l'attentisme des collectivités, qui hésitent en raison d'incertitudes budgétaires.
Un marché du travail en résistance
En matière d'emploi, le taux de chômage régional, à 6,9 %, reste inférieur aux moyennes nationales, malgré une légère progression depuis son niveau historique bas de 2024. L'Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher affichent des chiffres encourageants tandis que le Loiret et le Cher montrent des signes de fragilité.
Bien que l'emploi salarié soit relativement stable, une légère baisse dans l'industrie est contrebalancée par une hausse dans le secteur des services. Les offres d'emploi, quant à elles, ont chuté de 11,2 %, surtout dans les secteurs de l'industrie et des services à la personne, tandis que la santé et l'immobilier continuent de voir une demande constante. De plus, l'apprentissage souffre d'un recul significatif, avec des prévisions de baisse de 15 à 30 % d'ici la fin de l'année, comme l'indique Véronique Carré, directrice régionale de l'économie et de l'emploi.
Un climat d'investissement incertain
Du côté des créations d'entreprises, un déclin est à signaler, tandis que les microentreprises stagnent. Les défaillances d'entreprises sont en recul, mais restent élevées. La situation financière des entreprises se détériore, avec une érosion de leurs trésoreries, cependant, leur capacité de remboursement demeure robuste. « Le taux d'endettement continue de diminuer grâce aux remboursements des prêts garantis par l'État », conclut Christian Delhomme, président régional de la Banque de France.
Dans ce climat difficile, les entreprises sont très prudentes concernant leurs investissements, bien que quelques secteurs montrent des signes d'optimisme. Comme l'affirme un rapport récent de l'Insee, le sentiment général reste modéré, avec peu d'inquiétudes de récession imminente.







