Le 18 décembre dernier, plus de 10 000 agriculteurs se sont réunis à Bruxelles pour exprimer leur mécontentement face à l'éventuelle signature de l'accord de libre-échange entre l'Europe et le Mercosur. Les tensions ont rapidement monté, avec des heurts signalés devant le Parlement européen.
Les agriculteurs, notamment représentés par Hugues Becret, secrétaire de l'Union des syndicats de l'Aisne, s'inquiètent des conséquences de cet accord. 'L'enjeu principal, c'est l'importation de produits agricoles en provenance de pays aux normes moins strictes que les nôtres', a-t-il souligné, faisant référence à des produits provenant de pays comme le Brésil et l'Argentine.
Les manifestants, venus de toute l'Europe, craignent que la concurrence déloyale qu'implique cet accord n'affecte gravement la production locale. Florian Poncelet, président de la Fédération des Jeunes Agriculteurs Centre Ardenne, a déclaré : 'Après deux ans de mobilisation, nous sommes à bout de patience, d'où la forte participation aujourd'hui.'
La FNSEA, principal syndicat agricole en France, a également pris position, appelant le président Emmanuel Macron à s'opposer fermement à l'accord. Arnaud Rousseau, son président, a exigé : 'Nous voulons qu'il défende les intérêts des agriculteurs français sur la scène européenne.' La pression est forte alors que la présidente de la Commission européenne espère finaliser l'accord ce week-end au Brésil.
En parallèle, des experts soulignent que l'accroissement de l'importation de produits à bas coût pourrait inciter les consommateurs à privilégier les prix au détriment de la qualité. Une agricultrice belge a souligné : 'Le consommateur ne fait souvent pas la distinction entre qualité et prix. Nous devons défendre nos standards.'
Alors que les discussions sur l'avenir de l'agriculture européenne se poursuivent, la mobilisation d'hier à Bruxelles vient rappeler la détermination des agriculteurs à protéger leurs intérêts face à de nouvelles menaces commerciales. Les enjeux sont considérables et la voix des agriculteurs n'a jamais été aussi urgente à entendre.







