Michael O'Leary, le directeur emblématique de Ryanair, a récemment annoncé son intention de passer le flambeau à un successeur « plus sympathique » d'ici 2035. Lors d'une entrevue au Financial Times le 12 décembre, O'Leary, qui dirige la première compagnie aérienne européenne en termes de trafic, a expliqué qu'il était en discussion pour prolonger son mandat à la tête de Ryanair au-delà de 2028. À 64 ans, il s'interroge sur son avenir professionnel : « En 2028, j'aurai 67 ans. Je ne vois aucune raison de ne pas prolonger mon contrat de trois à cinq ans, mais je pense que nous approcherons de la fin à ce moment-là ».
Souhaitant éviter de s'accrocher à son poste, il a ajouté : « Je ne veux pas rester jusqu’à 96 ans comme [Warren] Buffett ». Dans une démarche forte, il évoque l'idée d'une période de transition avec son potentiel successeur, ambitionnant de rester encore « deux ans pour le former ».
Dans cet entretien, O'Leary s’est aussi livré à une sorte de remise en question, affirmant que son départ pourrait donner à Ryanair l'occasion d'être perçue comme « un peu plus douce et un peu plus sympathique ». « Ryanair serait mieux lotie si elle n’avait pas quelqu’un qui passe son temps à crier et à mettre le feu aux poudres », a-t-il déclaré.
Il est intéressant de noter que cette réflexion vient à un moment où il continue de critiquer vertement les réglementations européennes qu'il considère comme « absurdes ». Ce mélange de provocation et de nécessité d’évolution pourrait représenter un tournant important pour la compagnie qui transporte plus de 200 millions de passagers par an. Selon des experts du secteur, une approche plus tempérée pourrait séduire un marché en mutation, où la satisfaction client devient primordiale.
O'Leary admet que le processus de succession n'est pas sans risques. « La succession est toujours un risque », a-t-il souligné. En effet, ayant pris les rênes de Ryanair en 1994, il est indéniablement le visage de la compagnie. De nombreuses expertises s'accordent à dire que le modèle économique de Ryanair, bien que très efficace, pourrait nécessiter une image plus accueillante pour attirer une clientèle diversifiée, surtout dans le contexte actuel post-pandémique.
En conclusion, la vision de Michael O’Leary sur sa succession et l’image future de Ryanair pourrait ouvrir un dialogue nécessaire sur l'importance de l'adaptabilité dans le secteur aérien, à une époque où les attentes des passagers évoluent rapidement. La prochaine étape pour Ryanair pourrait bien être un ajustement vers une approche plus empathique, marquant ainsi la fin d'une ère tournée vers la provocation et le choc.







