Le gouvernement français a récemment décidé de reculer sur les délais de signature de l'accord commercial avec l'Union européenne concernant les pays du Mercosur. Le 14 décembre, à l'approche de l'échéance fixée par Bruxelles, les autorités ont déclaré que les conditions n'étaient pas réunies pour avancer.
Un communiqué de Matignon a précisé que la France sollicitait le report des échéances initialement planifiées la semaine prochaine. Pour le gouvernement, il est essentiel de réévaluer les mesures de protection nécessaires pour l'agriculture européenne, face aux risques perçus par les agriculteurs.
Une réponse à la colère des agriculteurs
Cette décision sur le Mercosur fait suite à une forte mobilisation du secteur agricole. Des agriculteurs et des syndicats manifestent dans tout le pays, suite à la politique de santé animale impliquant l'abattage systématique de troupeaux affectés par la dermatose nodulaire. Ces protestations ont été accompagnées de confrontations avec les forces de l'ordre, témoignant d'un mécontentement croissant vis-à-vis des décisions gouvernementales.
Les craintes des producteurs agricoles vont au-delà de cette crise sanitaire. Les termes du traité Mercosur, qui prévoit l'importation de 100 000 tonnes de viande bovine traitée aux hormones et d'une quantité double de sucre, suscitent une indignation profonde. Cette tension a incité certains agriculteurs à envisager des actions à Bruxelles le 18 décembre, pour faire entendre leurs revendications.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a pour objectif de finaliser cet accord lors du sommet du Mercosur qui se tiendra à Foz do Iguaçu, au Brésil, le 20 décembre. Pour ce faire, un accord parmi les États membres de l'UE est nécessaire entre le 16 et le 19 décembre. La situation actuelle, marquée par un climat de tension et d'incertitude, joue un rôle déterminant dans cette dynamique.
Certains experts affirment que ce report pourrait offrir une occasion d'établir des conditions plus favorables pour les agriculteurs européens. Selon Jean-Pierre Fleury, économiste à l'Institut National de la Recherche Agronomique, "cette pause pourrait servir à redéfinir les bases d'une négociation plus équitable, tant pour les agriculteurs que pour les consommateurs". Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l'avenir de l'accord et son impact sur le secteur agricole en Europe.







