José Antonio Kast, à la tête du Parti républicain, a remporté l'élection présidentielle chilienne avec près de 60 % des voix, marquant une tendanceVers la droite qui suscite à la fois espoirs et inquiétudes. À 59 ans, Kast, qui se présente comme un homme politique à l'allure rassurante, se distingue des étiquettes souvent accolées à sa personne, telles que celle d'extrémiste.
Originaire d'une famille ayant des liens avec le parti nazi, Kast a toujours maintenu qu'il ne partageait pas les idéaux de son père, en affirmant détester l'idéologie nazie. Cependant, il exprime une admiration pour certaines politiques de l'ère Pinochet, tout en condamnant les atteintes aux droits humains qui ont marqué cette période. Ce mélange d'influences soulève des interrogations sur son approche des droits civils, alors que le pays est encore marqué par son passé douloureux.
Sous l'administration de Kast, des mesures drastiques sont attendues, notamment dans le domaine de la sécurité et de l'immigration. Inspiré par le président salvadorien Nayib Bukele, il prévoit des réformes pénitentiaires et un renforcement de la police pour lutter contre la criminalité. Ses promesses incluent également une fermeture totale des frontières face à une immigration qu'il qualifie d'illégale, ce qui pourrait impacter des milliers de Vénézuéliens ayant fui leur pays en quête de refuge.
Kast se positionne comme un défenseur des valeurs traditionnelles, s'opposant fermement à des réformes telles que l'avortement et le mariage homosexuel. Son projet prévoit de retirer l'enseignement religieux, qu'il considère indispensable pour la société chilienne. Cette approche a trouvé un écho chez les électeurs conservateurs, déstabilisés par les évolutions sociétales récentes.
Sur le plan économique, le futur président annonce un ajustement fiscal de 6 milliards de dollars, ciblant principalement les dépenses publiques. Cette promesse a créé des tensions avec le gouvernement sortant, qui a remis en question la viabilité de ses mesures sans préciser les sources de financement. Dans un contexte économique déjà fragile, de nombreux experts, y compris ceux du quotidien français Le Monde, s’interrogent sur les conséquences que ces coupes drastiques pourraient avoir sur le tissu social chilien.
José Antonio Kast doit faire face à une Assemblée nationale fragmentée où sa coalition n'a pas la majorité absolue. Ses projets ambitieux pourraient rencontrer une forte opposition des partis de gauche ainsi que de certains membres de la droite traditionnelle, inquiets des effets potentiellement déstabilisants de ses réformes. Le président élu prendra ses fonctions le 11 mars 2026, devant naviguer dans un paysage politique incertain tout en promettant l'ordre, la justice et la paix, des valeurs auxquelles il revendique un attachement profond. À suivre pour découvrir si le "shérif" Kast tiendra ses promesses et parviendra à rassembler un Chili déjà très divisé.







