Dimanche, une vague de protestation s'est déferlée dans le Sud-Ouest de la France, alors que des éleveurs bovins exprimaient leur mécontentement face à la gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). En prévision de la visite de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, des actions telles que des blocages de routes et le déversement de lisier ont été mises en place, rassemblant plus de 1 000 agriculteurs selon un rapport du ministère de l'Intérieur.
Au cours de la journée, des agriculteurs ont occupé divers points stratégiques, y compris l'autoroute A63 près de Bordeaux, dans un mouvement soutenu par la Coordination rurale, un syndicat agricole très critique envers les mesures d'abattage généralisé des animaux touchés par la maladie. Bertrand Venteau, président de ce syndicat, a déclaré que leur mouvement ne faiblissait pas, appelant à une vaccination massive des 16 millions de bovins français contre cette maladie, qui ne représente pas un risque pour la santé humaine.
La colère des agriculteurs a été accentuée par l'utilisation de gaz lacrymogènes par les forces de gendarmerie pour disperser les blocages, un acte que de nombreux manifestants ont jugé excessif. Les agriculteurs, en particulier près de la ferme touchée par le premier cas de DNC, partagent également des préoccupations concernant l'abattage massif, qui, selon eux, compromet des années de travail pour développer la génétique de leur cheptel.
Alors que la ministre Genevard assure que la mobilisation est nécessaire pour éviter une perte de 1,5 million de bovins, beaucoup d'éleveurs redoutent une contamination de plus en plus étendue faute de vaccination immédiate. Les producteurs de lait et de viande subissent une forte pression, d'autant plus que d'autres problèmes agricoles, comme la baisse du budget de la Politique agricole commune, aggravent leur situation.
Les agriculteurs ont exprimé leur souhait d'un dialogue transparent et sincère avec le gouvernement. Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, a également demandé au Premier ministre d'assurer une communication efficace avec les agriculteurs, soulignant l'importance d'une réponse coordonnée pour préserver le secteur. Comme le rapporte France 24, il est crucial de trouver un équilibre entre la santé animale et le bien-être des éleveurs, concilier des intérêts divergents dans une situation de crise où chaque décision peut avoir des répercussions économiques significatives.
Avec l'accent mis sur des solutions collectives, les agriculteurs du Sud-Ouest continuent leur mobilisation, espérant faire entendre leurs voix dans un contexte de crise qui pourrait changer radicalement le paysage agricole français.







