Ce nouveau congé de naissance, introduit par le gouvernement en réponse à la baisse de la natalité, doit entrer en vigueur en janvier 2026. Bien que cela ajoute du temps aux congés maternité et paternité existants – respectivement 16 semaines et 28 jours – les experts estiment qu'il reste trop limité.
Elsa Foucraut, de l'association Parents et Féministes, qualifie cette réforme de révélatrice, arguant que le système actuel était désuète. Cependant, elle souligne que deux mois par parent, à la place des six mois évoqués par Emmanuel Macron, paraît clairement insuffisant. "Cela ne couvre même pas l'intégralité des besoins durant les premiers mois de l'enfant", déplore-t-elle.
Les inquiétudes s'étendent à la probabilité que ce congé soit majoritairement pris par les femmes, exacerbant ainsi les inégalités entre les sexes. Les données montrent déjà que le congé parental est rarement utilisé par les pères : une étude menée par l'OFCE a révélé qu'en 2015 seulement 0,5 % des pères prenaient un congé à taux plein.
Le collectif Nous Toutes évoque également un risque de maintenir les femmes à la maison, en raison des différences salariales qui pèsent sur les choix des couples, où souvent c'est la mère qui abandonne son activité. "Cela ne favorise en rien l'égalité entre hommes et femmes," met en avant Emmanuelle Handschuh, militante féministe.
Les critiques ne s'arrêtent pas là. Margaux Gandelon, présidente de l'association Mam'en solo, souligne qu'il est essentiel de considérer les mamans célibataires qui pourraient être désavantagées par ce congé divisé. "Nous plaidons pour un cumul des congés, permettant aux mamans solos un accès équitable aux droits parental", explique-t-elle.
Quant au montant du congé proposé, il pourrait s'élever à 70 % du salaire net le premier mois, puis 60 % le second, une indemnisation jugée trop faible pour les familles les plus précaires. Des voix s'élèvent pour demander une augmentation de ces planchers, rappelant qu'une mère au SMIC ne pourra pas survivre avec 70 % de sa rémunération.
Des experts, tels que ceux du haut conseil de la famille, estiment également que 2 mois par parent ne répondent pas aux standards nécessaires d'un véritable soutien à la parentalité. Ils préconisent un allongement du congé paternité pour inciter les hommes à s'engager davantage dans le domaine familial.
Enfin, la date d'entrée en vigueur du congé de naissance a suscité des débats, initialement prévue en 2027. Cependant, elle a été avancée à janvier 2026, bien que la mise en œuvre complète reste techniquement à confirmer, selon les propos de la ministre de la santé, Stéphanie Rist.
Dans ce contexte, les associations féministes insistent sur la nécessité d'améliorer les dispositifs de congé, tant en termes de durée que d'indemnisation, pour garantir une véritable égalité d'accès à la parentalité.







