Dans le quartier animé de la Part-Dieu à Lyon, une crèche unique en son genre accueille des tout-petits, tous habillés pour braver les éléments. Les enfants, âgés de 15 mois à 3 ans, se livrent à des activités en plein air, tandis que les éducatrices veillent sur leur sécurité et leur épanouissement.
La directrice de la crèche "Souris en Herbe", Ophélie Loeb, explique que cette structure mise sur la nature et l'extérieur pour favoriser les interactions sociales et le développement moteur. "Tout est réalisé dehors: repas, siestes, jeux... Chaque moment est une occasion d'apprendre en s'amusant," souligne-t-elle.
Dans ce cadre verdoyant de 285 m², les enfants explorent des ateliers de bricolage, s'amusent sur des structures en bois et s’adonnent à des jeux d’eau, même par temps humide. "La semaine dernière, sous un déluge, les enfants ont sauté dans les flaques, c'était jubilatoire," raconte Amel Marif, une des éducatrices passionnées.
Ce modèle d'éducation en plein air, inspiré des pratiques scandinaves, cherche à contrer la tendance des crèches traditionnelles souvent confinées. "Nous croyons fermement que le contact avec le milieu naturel développe la créativité et le bien-être des enfants," abonde le psychomotricien et expert en développement de l'enfant, Dr. Julien Verger, interrogé sur cette initiative.
Bien que rare en France, ce modèle est en plein essor, avec des parents témoignant déjà d'améliorations notables dans la santé et le sommeil de leurs enfants. Aurore, mère d'Aloïs, un petit garçon très actif, souligne : "Il a besoin de se dépenser, et être à l'extérieur lui fait le plus grand bien, surtout quand nous, ses parents, sommes enfermés dans notre appartement."
La crèche accueille également des enfants aux besoins spécifiques, comme ceux atteints de troubles du spectre autistique ou de retard de développement. Farid Seghieri, père du petit Mohammed, constate que son fils s’approprie progressivement des activités manuelles, préférant jouer plutôt que de se tourner vers des écrans, une transformation qu'il attribue à l'environnement extérieur.
Caroline Meynier, auxiliaire puéricultrice depuis plus de dix ans, observe une baisse significative du stress pour elle et ses collègues. Elle explique : "Être enveloppées par la nature redynamise notre approche éducative et crée une atmosphère apaisante. Nous rentrons moins fatiguées, psychiquement mais aussi physiquement, en raison de notre activité partagée avec les enfants."
Le maire écologiste, Grégory Doucet, qui soutient l'ouverture de cette crèche, envisage déjà d'implémenter des structures similaires à Lyon. "En ouvrant la première crèche 100% en plein air municipale, nous souhaitons donner l'exemple et montrer que l'éducation peut être synonyme d'aventure et de découverte," déclare-t-il avec conviction.







