En plein cœur de la paroisse Saint-Vincent-Notre-Dame, un tiers des églises sont désormais fermées au public, victimes d'arrêtés de péril. À Pontonx-sur-l’Adour, l’église Sainte-Eugénie, menacée après un foudroiement, nécessite d'importants travaux de réhabilitation, forçant la commune à réajuster son budget.
Tout a débuté par un phénomène naturel : un éclair est tombé sur le clocher de l’église Sainte-Eugénie lors d'une tempête fin août 2024. Bien que cela n'ait causé aucun incendie, la structure en pierre a subi des dommages importants, rendant le clocher instable. Dominique Urolategui, maire de Pontonx-sur-l’Adour, a ainsi fait appel à des experts pour évaluer la situation. Ils ont confirmé que le risque de chute était bien réel.
À partir de fin septembre, l'accès à l’église et à son environnement a été interdit. Cette fermeture, qui touche non seulement la pratique religieuse mais aussi les activités sociales et sportives locales, représente un coup dur pour la communauté. « Il ne s'agit pas seulement de culte, mais d'un espace de vie précieux pour tous », a déclaré le maire.
Pour pallier ces difficultés, la commune a réorienté ses ressources. Les événements, qui attirent une foule importante, se dérouleront désormais dans les arènes couvertes de la ville, un espace de 1 500 places. Cela permettra de maintenir une certaine continuité des activités malgré les obstacles rencontrés.
La rénovation urgente du clocher pourrait coûter environ 14 000 euros. Ce choix financier s'est fait au détriment de projets d'investissement initialement prévus, comme le renouvellement du tapis du hall des sports, un changement évalué à 12 000 euros. Ce type de choix doit être fait rapidement pour assurer la sécurité des lieux de culte, un véritable pilier de la culture locale.
Alors que de nombreuses églises de la région nécessitent une attention accrue, comme en atteste le cas de l’église de Saint-Vincent-de-Paul, les municipalités se retrouvent parfois isolées face à ces défis. « Restauration d'église rime souvent avec solitude financière », commente un expert en patrimoine. L’aide de l'État, bien que possible via des subventions pour les monuments historiques, entraîne des contraintes architecturales. Par ailleurs, la loi de séparation des Églises et de l'État stipule que les diocèses ne peuvent contribuer financièrement, limitant encore les options des mairies.
À l'approche des prochaines municipales, l'avenir de ces édifices religieux s'annonce incertain. « Ceci doit devenir un sujet de discussion prioritaire. Comment garantir que ces lieux patrimoniaux, qui font partie intégrante de l'identité locale, soient préservés ? » interroge Urolategui. Ce défi financier n'est pas isolé et résonne dans de nombreuses communes de France, confrontées à une nécessité de modernisation et d'entretien de leurs infrastructures historiques.







