Marina Moroni, mère célibataire de 47 ans, partage son expérience déchirante face à l'angoisse de la précarité. À Biarritz, elle navigue dans un quotidien difficile, où l'augmentation du loyer de son T3, passé de 850 à 980 euros, la plonge dans une réalité accrue de la crise du logement.
« Quand j'ai emménagé il y a six ans, je pensais avoir trouvé un équilibre », explique-t-elle. Architecte autrefois, Marina a quitté une maison plus spacieuse pour un logement plus abordable, mais la vie a pris un tournant lorsque des problèmes de santé l'ont poussée à réduire son activité professionnelle. Ces dernières années, menaçée par des opérations chirurgicales et des crises économiques, elle a vu son travail s'effondrer. Les hausses des prix des matériaux, exacerbées par la pandémie et les tensions géopolitiques, l'ont contrainte à réduire ses sources de revenus.
« La première fois que je suis allée à la CAF, j'avais honte. J'avais envie de pleurer », confie-t-elle.
Pour faire face à la spiralisation de ses coûts de vie, Marina a dû vendre des objets de son passé pour subsister. « J'achète d'occasion et je fais attention à chaque dépense », explique-t-elle. Avec ses économies s'épuisant, elle a dû recourir à une épicerie sociale, une assistance qu'elle peinait à accepter auparavant. « J'ai toujours cru pouvoir m'en sortir par moi-même », ajoute-t-elle.
Un avenir incertain
Sa dépendance est d'autant plus exacerbée par l'inquiétude que pose la question du logement. Avec des propriétaires favorisant souvent la location à des profils moins exposés, Marina craint de ne pas trouver de logement en cas de changement. « Si je dois partir, qui voudra de moi comme locataire ? » dit-elle avec angoisse. Évaluée trop chère par l'association Alda, son loyer de 980 euros pourrait encore être réduit grâce à une loi d'encadrement des loyers en discussion, mais sa situation précaire l'empêche de se projeter sereinement.
Malgré tous ces défis, Marina tente de maintenir une certaine stabilité pour ses deux fils, qui font leurs études à Grenoble et Bordeaux. La question du logement reste cruciale pour eux alors que ses fils sont encore dans le système scolaire. « Je ne voudrais pas qu'ils se sentent obligés de travailler à temps partiel pour m'aider », s'inquiète-t-elle.
Les inquiétudes croissantes concernant l'accessibilité des logements ne sont pas un cas isolé en France ; plusieurs experts du logement, comme ceux du Comité de la construction et de l'habitat, ont souligné que les augmentations continuelles des loyers, combinées à la stagnation des salaires, mettent de plus en plus de ménages en difficulté.
Une demande pour le changement
Alors que la proposition de loi pour encadrer les loyers a été adoptée par l'Assemblée nationale, Marina représente de nombreuses personnes en attente de réformes significatives. « Je raconte mon histoire pour alerter sur la réalité de beaucoup d'autres », déclare-t-elle. Si les législateurs entendent ses appels, l'avenir pourrait être moins incertain pour elle et d'autres comme elle qui luttent avec courage contre l'augmentation inébranlable des loyers.







