À proximité d'Angers, dans le Maine-et-Loire, Sandra et son compagnon se retrouvent une nouvelle fois confrontés aux rigueurs de l'hiver, vivant dans leur ancienne caravane. Après avoir dépensé 3 200 € pour ce refuge sur roues, ils s'y installent pour la cinquième fois durant la saison froide, espérant échapper aux désagréments du quotidien. Malheureusement, la réalité est bien différente : malgré plusieurs demandes auprès d’Action logement, leur situation ne s’améliore pas.
Les températures s'annoncent glaciales, ne dépassant pas les 5 ou 6 degrés. Si la caravane avait été initialement envisagée comme un point d'arrêt temporaire pour retrouver leurs repères, le couple s’est vite aperçu que les années passaient sans qu'une solution durable se profile à l'horizon. Les hivers successifs sont devenus des épreuves tant sur le plan physique que psychologique.
Sandra, 56 ans, révèle que même si son apparence reste soignée, sa vie quotidienne a beaucoup changé : « Quand les gens nous voient, ils n'imaginent pas notre réalité », dit-elle, conscients de leur invisibilité. Ils souffrent de solitude et d'un tel degré de précarité qu’ils craignent de ne pas tenir le coup sans un soutien approprié. Son compagnon, pesant seulement 45 kg, témoigne des effets dévastateurs du stress sur sa santé.
Dans cette lutte quotidienne, la résilience de Sandra est mise à l'épreuve. Comme le souligne un rapport de la Fondation Abbé Pierre, de plus en plus de Français se retrouvent dans des situations similaires, et l'accès à un logement décent devient un combat incessant. Leur histoire, bien que personnelle, reflète un phénomène social inquiétant qui touche de nombreuses familles dans l'hexagone. Les obstacles administratifs, le manque de logements disponibles à des prix accessibles et l’épuisement sont des réalités partagées par beaucoup. C'est un cri de détresse silencieux que le couple souhaite maintenant partager avec le monde entier.







