Une priorité pour Emmanuel Macron dans le débat public
Emmanuel Macron, se tenant loin des discussions budgétaires, a choisi de mettre en avant son projet d'interdiction des réseaux sociaux pour les enfants. Lors d'une rencontre avec des lecteurs d'Ouest-France, il a affirmé le 10 décembre 2025 son intention de déposer un « texte de loi du gouvernement » à l’Assemblée nationale « dès janvier » afin de « imposer la vérification de l’âge » des utilisateurs sur toutes les plateformes sociales. Ce projet s'inscrit dans une volonté de fonder une majorité numérique, malgré un léger retard par rapport aux autres pays européens.
La France, qui se veut pionnière en matière de régulation numérique, pourrait devancer une proposition de loi similaire émanant du groupe Ensemble pour la République (EPR), présidé par Gabriel Attal, qui a également fait de cette question un enjeu personnel. La PPL, selon ses partisans, inclurait des mesures supplémentaires, telles qu'un « couvre-feu numérique » entre 15 et 18 ans et la création d'un délit de « négligence numérique ».
Un cadre législatif plus large
Ce projet de loi ne se limite pas à restreindre l'accès aux réseaux sociaux. Il couvre également des enjeux tels que l'« anonymat », les « ingérences », et la « transparence des algorithmes », pour améliorer la responsabilité des plateformes. Un proche d'Emmanuel Macron a indiqué que ce texte viserait à réduire les biais des plateformes, notamment celles dont les fondateurs affichent des positions politiques.
Il est à noter que les nouvelles directives de la Commission européenne, qui vont permettre d'utiliser un nouvel outil de vérification d'âge basé sur le « double anonymat », facilitent aussi l'adoption de cette loi. Ce système permettrait aux utilisateurs de fournir une preuve d'identité tout en préservant leur anonymat vis-à-vis des plateformes.
Selon un expert, cette initiative vise à protéger les jeunes utilisateurs tout en répondant aux enjeux de sécurité en ligne. Cependant, certains craignent que cela n'augmente la fracture numérique et n'impose une nouvelle forme de censure. Les discussions autour de cette législation sont donc attendues avec une grande attention, tant sur le plan politique que sociétal.







