Le nombre de régularisations des sans-papiers en France a chuté de manière significative, enregistrant une baisse de 42 % au cours des neuf premiers mois de l'année. Cette situation résulte des mesures restrictives mises en avant par l'ancien ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et soulève des inquiétudes au sein des associations de défense des droits des immigrés.
Entre janvier et septembre 2025, seulement 11 012 titres de séjour ont été délivrés, dont une large partie était attribuée pour des raisons d'admission exceptionnelle au séjour (AES). Cette donnée contraste fortement avec les 19 001 titres délivrés pendant la même période l'année précédente. L'objectif de cette nouvelle approche législative était de durcir les conditions d'octroi des titres de séjour, en ciblant particulièrement les cas d'emploi et de motifs familiaux.
Les chiffres prévoient une nette diminution des titres de séjour dans plusieurs catégories. En effet, les titres délivrés pour des raisons « économiques » ont chuté de 54 % par rapport à 2024, tandis que ceux liés à la « vie privée et familiale » ont connu une baisse de 58 %. En revanche, il est à noter que les anciens mineurs non accompagnés ont vu un léger accroissement, avec une hausse de 12 %, allant de 3 081 à 3 454 titres.
Des experts comme Jean-Pierre Dubois, membre d'une association d'aide aux immigrés, soulignent que ces restrictions risquent d'aggraver la situation des personnes vulnérables en France. « La politique migratoire actuelle n'offre que peu d'espoir et pourrait créer un climat de peur chez ceux qui vivent déjà dans l'angoisse de l'expulsion », déclare-t-il.
Ce retournement de tendance alarme également le monde économique, qui appelle à une approche plus modérée des politiques migratoires. Selon un rapport de Le Monde, cette réévaluation des critères de régularisation pourrait nuire à certains secteurs dépendants de la main-d'œuvre étrangère.
En somme, le tournant pris par cette circulaire pose la question cruciale de l'équilibre entre contrôle migratoire et droits humains, et pourrait avoir des conséquences durables sur la société française.







