José Antonio Kast, un visage de l'extrême droite chilienne, a remporté dimanche le second tour de l'élection présidentielle avec 58,2 % des voix. Sa victoire, saluée par beaucoup alors qu'elle marque un tournant sans précédent depuis la fin de la dictature de Pinochet en 1990, vient à un moment où la sécurité et les préoccupations relatives à l'immigration dominent le discours politique chilien.
Le candidat Kast s'est engagé à construire des murs et des tranchées à la frontière, à déporter les migrants clandestins, et à intensifier la présence militaire dans les zones à forte criminalité. Cette approche, bien qu’extrême pour certains, trouve un écho favorable parmi les électeurs face à une montée des crimes violents ces dernières années, exacerbée par l'influence croissante des groupes criminels et des flux migratoires en provenance de pays voisins comme le Venezuela.
D'un héritage controversé
Kast, fils d’un militaire allemand ayant des affinités nazies, a des liens forts avec des figures de la droite chilienne historique, notamment Jaime Guzmán, un conseiller proche de Pinochet. Sa victoire entraîne des comparaisons avec des leaders nationalistes récents en Amérique latine, tels que Daniel Noboa en Équateur et Javier Milei en Argentine, qui célèbrent tous la montée de l'extrême droite.
Durant son discours de victoire, Kast a promis aux supporteurs, brandissant des casquettes arborant le slogan « Make Chile Great Again », une transformation radicale du pays. « Sans sécurité, il n'y a pas de paix ; sans paix, il n'y a pas de démocratie », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d'une approche rigoureuse face à l'insécurité.
Cependant, des experts comme le politologue chilien Fernando Huepe soulignent que les réformes envisagées par Kast pourraient rencontrer des obstacles au sein d'un Congrès fragmenté. Bien que les partis de droite aient gagné des sièges, la gauche conserve une représentation significative. Ce contexte soulève des questions sur la mise en œuvre de ses politiques ambitieuses.
En somme, alors que le Chili s’engage sur cette nouvelle voie, les implications de l’élection de Kast pourraient également influencer les relations internationales, notamment avec la Maison Blanche, qui pourrait voir en lui un allié stratégique en Amérique latine.







