Dans un contexte politique tendu, le député socialiste Jérôme Guedj a exprimé, lors d'une intervention sur radio J, son optimisme quant à l'adoption du budget de l'État avant la clôture de l'année. Selon lui, la mise en place d'une loi spéciale suivie de nouvelles discussions début 2026 constituerait une « perte de temps » pour tous les acteurs concernés.
« Je suis convaincu qu'il y a encore une possibilité d'atteindre un compromis. Il faut être pragmatique ; si nous ne pouvons pas y parvenir, nous devrons l'accepter », a-t-il déclaré, se positionnant en désaccord avec le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui s'est montré plus pessimiste, craignant la nécessité d'une loi spéciale.
La situation se complique alors que le Sénat s'apprête à adopter une version remaniée du budget de l'État, initialement rejetée par l'Assemblée nationale. Une commission mixte réunissant députés et sénateurs aura lieu dès vendredi, dans l'espoir de soumettre une version de compromis aux deux chambres le 23 décembre.
Guedj a insisté sur l'importance du dialogue durant les prochains jours : « Voyons si, au cours de ces quelques jours de négociation, nous pouvons trouver un terrain d'entente. » Il préconise, par exemple, d’augmenter les recettes fiscales en révisant la taxe sur les holdings ou en prolongeant la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, estimée à huit milliards d'euros pour 2025.
Alors que le gouvernement souhaite réduire de moitié cette surtaxe sur les sociétés pour 2026, le Sénat a choisi de la supprimer complètement, un point de friction supplémentaire entre les différentes instances. Du côté des dépenses, Guedj s'oppose fermement à la réduction de 4 000 postes dans l’Éducation nationale ainsi qu’aux économies prévues sur le Fonds vert, dédié à la transition énergétique.
Contrairement à ses collègues qui excluent un vote en faveur du budget, Guedj se montre ouvert à cette possibilité, selon les conditions qui seront présentées. « Il est plus probable que nous nous dirigions vers une abstention, mais je reste attentif aux propositions », a-t-il ajouté.
De son côté, Hervé Marseille, président de l’UDI, a exprimé son souhait de voir le budget adopté rapidement, appelant le gouvernement à utiliser l’article 49, alinéa 3 de la Constitution pour y parvenir. Cette voie pourrait permettre l'adoption du budget sans un vote du PS, à condition que celui-ci s'engage à ne pas censurer le gouvernement.
Alors que la pression monte, l'issue des discussions sera déterminante pour le gouvernement et la majorité parlementaire dans ce contexte économique et social complexe.







