Le 12 décembre, les États-Unis ont décidé de lever les sanctions imposées à Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême brésilienne, chargé du procès de l'ancien président Jair Bolsonaro, allié de Donald Trump. Cette décision du Trésor américain s'inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre Washington et Brasilia, exacerbées par la condamnation de Bolsonaro à 27 ans de prison pour conspiration visant à maintenir son pouvoir après sa défaite électorale en 2022.
Lors de cette annonce, Moraes a exprimé sa satisfaction, soulignant que la levée des sanctions reflète un changement dans les intérêts américains en matière de politique étrangère. Une source anonyme proche du dossier a précisé que continuer les sanctions contre Moraes et son épouse ne serait plus en phase avec les objectifs américains.
Cette évolution fait suite à l'adoption d'une loi favorable à Bolsonaro par la Chambre des députés, majoritairement pro-Bolsonaro. Ce texte propose une réduction significative de la peine de l'ex-président, de 27 ans à seulement deux années d'incarcération. Selon des experts, cette législation reflète une tentative de "pacification" des tensions politiques au Brésil.
Le Sénat brésilien, plus diversifié politiquement, doit encore se prononcer sur cette loi. Bien que le président Luiz Inacio Lula da Silva pourrait opposer son veto, la Chambre des députés a le dernier mot. La gauche brésilienne a déjà organisé des manifestations pour s'opposer à cette amnistie potentielle, avec des slogans tels que "pas d’amnistie" et "Parlement, ennemi du peuple".
À l'opposé, la réaction de l'extrême droite a été mitigée. Eduardo Bolsonaro, fils de l'ancien président, a exprimé sa gratitude pour le soutien de Donald Trump, malgré le regret face à la levée des sanctions. Ce dernier est lui-même en proie à des poursuites judiciaires pour son rôle dans ce qui a été perçu comme une tentative de coup d'État.
Dans ce contexte, la diplomatie américaine a fréquemment manifesté son inquiétude face à l'instrumentalisation des divergences politiques à travers le système judiciaire. Les États-Unis applaudissent ainsi la nouvelle législation du Congrès brésilien, considérée comme un premier pas pour limiter les excès dans le traitement des opposants.
Les sanctions initiales, qui visaient Moraes en raison de sa répression des opposants politiques, avaient engendré des tensions commerciales entre les deux pays, notamment des droits de douane élevés sur certains produits brésiliens. Cependant, des relations plus apaisées semblent émerger, avec un rapprochement diplomatique entre Lula et Trump, et des annonces de levée des droits de douane sur les exportations agricoles brésiliennes.







