Dans le secteur industriel de l'Indre, une réalité préoccupante émerge : la majorité des entreprises sont de petites unités qui dépendent fortement des grands donneurs d'ordre, comme l'indique Pierrick James, PDG de So Air Tech et président de l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) de l'Indre. « Il est difficile d’avoir une vision globale, il y a trop peu de stabilité », affirme-t-il, soulignant ainsi les défis auxquels font face les entreprises locales.
James attire également l’attention sur le fait que certains acteurs envisagent de céder leur entreprise, mais peinent à trouver des repreneurs, ce qui manifeste un manque de dynamisme dans le secteur. Dans un contexte où l’investissement en machines coûteuses devient primordial, les petites entreprises peinent à rester compétitives.
Les exemples de réussite, tels que les Ets Glaude et Jacques Soudure repris par le groupe TRA-C, sont encore trop rares pour être considérés comme une tendance générale.
« Pas de grands plans de licenciements »
La situation semble moins désespérée dans le secteur aéronautique, où de nombreuses entreprises locales ont pris un tournant positif. « Elles ont des projets à long terme avec des carnets de commandes jusqu'en 2028 », souligne James. Cependant, le rythme de croissance post-Covid reste en deçà des attentes initiales.
Concernant le secteur de la défense, il est également pointé du doigt. Bien que des attentes ambitieuses entourent les commandes, James remarque un simple rattrapage des retards accumulés plutôt qu'une réelle reprise.
Des difficultés sont bel et bien présentes dans d'autres secteurs tels que l'automobile et le machinisme agricole, où James indique « qu'au niveau européen, les commandes se font de plus en plus rares ». Malgré cela, peu de licenciements massifs sont à déplorer, grâce à des entreprises comme Linamar qui ont réussi à se diversifier pour mieux s'adapter au marché international.
En ce qui concerne le secteur du cartonnage, des entreprises telles que Smurfit Kappa et ARP ont subi une chute spectaculaire de l'activité, en perte de 75% de leur volume d'affaires, principalement en raison de la dégradation des relations commerciales avec des clients majeurs tels que la Russie et les États-Unis.
Malgré ces défis, Pierrick James exprime un certain optimisme face à la résilience des entreprises indroises, assurant qu'elles possèdent des talents et des compétences uniques qui leur permettent d'affronter l'adversité.
En chiffres, l'industrie de l'Indre compte actuellement 14.422 salariés, une légère diminution par rapport aux 15.183 employés en 2011. Le nombre d'entreprises industrielles a également chuté, avec 622 entreprises recensées à la fin de 2023, dont 67 ayant au moins 50 salariés. En outre, 180 demandeurs d'emploi ont été formés dans divers secteurs industriels au deuxième trimestre 2025, avec un taux d'accès à l'emploi de 62% après la formation.
L'industrie de l'Indre fait face à des défis et des opportunités
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