Le président salvadorien Nayib Bukele, figure controversée de la politique de droite, a récemment fait des vagues en menaçant de libérer tous les détenus de la méga-prison de haute sécurité du pays, le Cecot. Cette déclaration survient alors que des allégations de torture ont été soulevées, notamment vis-à-vis des migrants vénézuéliens qui y sont incarcérés après avoir été expulsés des États-Unis.
Suite aux critiques émises par l'ancienne ministre américaine des Affaires étrangères Hillary Clinton, Bukele a utilisé les réseaux sociaux pour défendre sa prison, affirmant : « Si vous croyez que des actes de torture sont commis au Cecot, nous sommes prêts à coopérer pleinement. Nous pouvons libérer tous nos prisonniers, y compris les chefs de gangs, à condition qu'un pays soit prêt à les accueillir. »
Cette réponse, teintée d'ironie, souligne la position intransigeante du président, qui continue de revendiquer ses efforts contre les gangs en El Salvador, responsables de milliers de victimes au cours des décennies. Le Cecot, ouvert depuis janvier 2023, est devenu le symbole d'une stratégie de lutte contre le crime qui s'appuie sur des arrestations massives et un état d'urgence en vigueur depuis 2022.
Des ONG comme Human Rights Watch et Cristosal ont émis des rapports inquiétants détaillant des conditions de détention inhumaines, où les détenus seraient soumis à l'isolement, à des mauvais traitements et à de graves violations des droits humains. Des témoignages évoquent des violences physiques et psychologiques, ce qui soulève des questions sur la légalité et les normes des droits de l'homme dans ce cadre.
Les défenseurs des droits humains appellent à une vigilance accrue, alors que la popularité de Bukele commence à être entravée par ces accusations. Dans le même temps, une partie de la population salvadorienne le soutien en raison de son approche ferme contre la criminalité, une lutte perçue par beaucoup comme une nécessité face à l'insécurité omniprésente.
Alors que la situation continue d'évoluer, le monde observe attentivement le Salvador, se demandant à quoi ressemblera la suite de cette guerre contre les gangs et comment le gouvernement de Bukele choisira de gérer les critiques qui lui sont adressées.







