Interrogée par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale, la dirigeante a argué que son groupe était pluraliste et qu’il ne coûtait pas « trop cher » au contribuable.
Lors d'une audition devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale, Sibyle Veil, présidente de Radio France, a fermement plaidé pour le pluralisme des antennes du groupe public. Elle a souligné une « distorsion entre la réalité de nos productions quotidiennes et la perception actuelle de l'audiovisuel public ».
La question du financement a également été abordée. Veil a contesté l'opinion selon laquelle son groupe serait coûteux pour les contribuables, affirmant que « Radio France coûte 80 centimes par mois et par Français ». Elle a par ailleurs reconnu qu'avec « près d’un demi-million d’heures d’antenne par an », des erreurs peuvent survenir, mais a précisé qu' « une séquence isolée ne sera jamais représentative de notre pluralité ».
Un baromètre pour le pluralisme
Sibyle Veil a déclaré vouloir renforcer la transparence de ce pluralisme, annonçant la création d'un « baromètre du pluralisme ». Ce nouvel « outil d’intelligence artificielle » a pour but d'analyser la diversité des thématiques abordées sur les principales antennes comme France Inter, Franceinfo et France Culture. Les premiers résultats devraient être publiés dès ce jeudi sur le site officiel de Radio France.
La commission qui a interrogé la présidente, soutenue par le député UDR Charles Alloncle, a été créée suite à l'affaire Thomas Legrand et Patrick Cohen, deux journalistes accusés de collusion avec le Parti socialiste. Ces derniers seront auditionnés prochainement, tout comme Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, et Stéphane Sitbon-Gomez, numéro 2 de France Télévisions, des figures essentielles de l’audiovisuel public.
Les enjeux du pluralisme à Radio France ne sont pas seulement une question de gestion, mais touchent également à la confiance du public. Comme l'a mentionné un expert des médias, « le véritable défi est de garantir non seulement des voix variées mais également de s'assurer que ces voix soient entendues ». La route est encore longue, mais ce baromètre pourrait marquer un tournant dans la perception publique de l'audiovisuel.
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