Dans un climat économique en mutation, l'Égypte et le Qatar intensifient leurs efforts de collaboration, avec un accent particulier sur des secteurs porteurs. Le 14 décembre, les autorités égyptiennes ont officialisé un accord avec Al Mana Holding, un groupe qatari, pour un investissement initial de 170 millions d'euros, visant la production de carburant d'aviation durable (SAF). Cette initiative marque un tournant dans les relations entre Le Caire et Doha, amorcées en 2021 après une période de tensions diplomatiques.
Ce projet est le premier investissement qatari dans la Zone économique du canal de Suez (SCZone), qui a déjà attiré près de 11 milliards d'euros d'investissements étrangers au cours des trois dernières années. Au sein de cette zone, Al Mana Holding projette de créer une usine capable de produire 200 000 tonnes de SAF chaque année. Les détails relatifs au calendrier de construction restent encore flous. Comme l’a souligné le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, ce projet « témoigne de la dynamique positive » entre les deux nations, illustrant une volonté politique conjointe de renforcer les échanges.
Les signes d'un rapprochement
Ce nouvel accord s’inscrit dans une série de collaborations récentes. En novembre, la société Qatari Diar a établi un partenariat avec l'Autorité égyptienne des nouveaux développements urbains pour créer un complexe touristique et résidentiel à Alam Al-Roum. Estimé à 25,2 milliards d'euros, ce projet comprend l'acquisition de terrains pour 3 milliards d'euros, avec des investissements supplémentaires pour des infrastructures, des hôtels et des marinas. Les revenus escomptés pourraient atteindre 1,5 milliard d'euros par an une fois le projet opérationnel. De plus, des sources rapportent que le fonds souverain Qatar Investment Authority envisage d’injecter environ 3,4 milliards d'euros dans la création d’une nouvelle ville touristique sur la côte nord de l'Égypte.
Des accords ayant trait à divers domaines, tels que la santé publique et la sécurité alimentaire, ont également été signés récemment, renforçant ainsi les liens bilatéraux. Les deux pays ont engagé des discussions fructueuses sur des projets industriels, notamment dans les secteurs de l'aluminium et des composants automobiles. Pour le Qatar, cette collaboration représente une opportunité d'accéder à un marché en expansion. Le ministre égyptien du développement industriel, Kamel El-Wazir, a souligné à quel point ces initiatives sont cruciales pour le développement économique régional.
Enjeux et perspectives
Les relations entre l'Égypte et le Qatar se stabilisent, reflétant un changement significatif depuis 2021. Les chiffres communiqués par le ministère égyptien de l’investissement montrent une augmentation des échanges commerciaux, passant de 68 millions d'euros à 121,6 millions d'euros sur une période d'une année. Le stock d'investissements qataris en Égypte est estimé à 2,7 milliards d'euros, répartis sur 266 entreprises opérant dans divers secteurs.
Les récentes initiatives gouvernementales pour améliorer l'attractivité de l'Égypte, telles que la réduction des coûts pour les investisseurs et la mise en place de plateformes numériques, témoignent d'une volonté de créer un environnement propice aux affaires. Les spécialistes soulignent que ces collaborations pourront soutenir les réformes économiques en cours et contribuer à diversifier l'économie égyptienne, face à des défis croissants.
Pour le Qatar, cet engagement représente un pas de plus vers le développement de ses propres capacités commerciales et industrielles. Comme l’a affirmé un expert économique basé à Doha, « ces projets bilatéraux pourraient repositionner les deux nations sur la scène régionale, en optimisant leurs atouts respectifs ». En somme, le processus de rapprochement entre l'Égypte et le Qatar s'annonce fructueux et pourrait renforcer la coopération dans un monde économiquement en évolution rapide.







