Islamabad, la capitale du Pakistan, fait face à une crise de pollution atmosphérique, particulièrement aiguë en hiver. Les autorités ont intensifié les contrôles de véhicules, imposant des amendes aux automobilistes dont les voitures émettent trop de fumées toxiques. Muhammad Afzal, un camionneur contrôlé récemment, dénonce une pratique qu'il juge injuste, expliquant que son véhicule, fraîchement réparé à Lahore, avait été soumis à un test plus sévère que prévu.
Selon le Dr Zaigham Abbas, de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), l'objectif de ces mesures est de réduire les niveaux de polluants dans l'air. « Un véhicule qui émet des gaz nocifs met en péril la santé de tous », a-t-il déclaré. Les mois d'hiver, caractérisés par un phénomène d'inversion thermique, exacerbe la situation, piégeant les polluants près du sol. Actuellement, Islamabad enregistre des niveaux de particules fines PM2,5 alarmants, dépassant souvent ceux de Karachi et Lahore, selon des données fournies par IQAir.
Face à cette situation, la cheffe de l'EPA, Nazia Zaib Ali, a annoncé que plus de 300 contraventions avaient été enregistrées en une semaine, avec des véhicules confisqués. Elle a ajouté : « Nous ne pouvons permettre aux véhicules polluants de compromettre la santé publique ». De plus, des zones spéciales pour des inspections de véhicules sont en cours d'installation, où les automobilistes peuvent se faire délivrer un autocollant vert, attestant de la conformité de leurs émissions.
Les habitants ressentent les effets de cette pollution accrue. Iftikhar Sarwar, un automobiliste de 51 ans, s'inquiète de l'évolution de la situation à Islamabad. Sulaman Ijaz, un anthropologue, partage cette préoccupation : « Ce n'est pas l'Islamabad que j'ai connu il y a 20 ans. Comment expliquer à ma fille qu'elle ne peut pas respirer un air pur ? ». Ces sentiments d'anxiété face à la dégradation de l'environnement se retrouvent de plus en plus fréquemment dans les discours quotidiens des habitants.
Pour des informations complémentaires, des experts tels que Waleed Ahmed, technicien en inspection de véhicules, soulignent l'importance d'une coordination entre le gouvernement et la population pour surmonter cette crise. L'Initiative pour la qualité de l'air au Pakistan indique que le secteur des transports de la région produit 53% des PM2,5 présents dans l'air, illustrant l'urgence d'une solution durable. La lutte contre la pollution à Islamabad n'est pas seulement une question de régulations, mais une nécessité urgente pour protéger la santé de tous.







