Dans un contexte où les élections de mi-mandat approchent, Donald Trump et le Parti républicain sont confrontés à un choix difficile : financer "Obamacare", qu'ils ont toujours vilipendé, ou laisser les coûts des assurances de santé grimper en flèche pour des millions d'Américains. Ce dilemme pourrait coûter cher aux républicains en novembre.
Le cœur du débat réside dans l'expiration imminente, prévue pour la fin décembre, des aides financières qui permettent à plus de 20 millions d'Américains d'accéder à une couverture santé via le programme "Obamacare". Les chefs républicains, notamment ceux au Congrès, plaident pour une fin à ces subventions qu'ils jugent issues d'un système gangréné par la fraude.
"Obamacare", une réalisation majeure du mandat de Barack Obama, a élargi la couverture santé à des millions d'Américains, mais la droite américaine a constamment critiqué cette intervention étatique dans le secteur privé de l'assurance maladie. Les dirigeants du Parti républicain restent fermement opposés à toute prolongation des aides, malgré les propositions de certains membres du parti en faveur d'un soutien temporaire.
Le climat de tension est palpable : des élus républicains multiplient les initiatives pour prolonger ces subventions, défiant ainsi leur direction. La semaine dernière, quatre sénateurs ont même voté en faveur d'une mesure de l'opposition, bien qu'elle ait échoué. Dans un rare acte d'ouverture, Trump a déclaré sa volonté de collaborer avec les démocrates, une manœuvre qui pourrait témoigner des pressions auxquelles il fait face à l'approche des élections.
Sans nouvelle législation d'ici le 31 décembre, les primes d'assurance santé devraient plus que doubler pour près de 22 millions d'Américains à revenu moyen et faible, comme l'a anticipé le think tank KFF. Actuellement, une personne peut payer en moyenne 888 dollars annuelle, mais ce montant pourrait grimper à 1 906 dollars dès 2026.
Cette montée en flèche des finances concernant les soins de santé pourrait avoir un impact considérable sur le tableau électoral, surtout à l'approche de la campagne centrée sur le coût de la vie et l'inflation persistante. Les démocrates, quant à eux, sont déjà en train de préparer leurs arguments pour faire de l’augmentation des coûts une pierre angulaire de leur campagne.
Alors que la hiérarchie du Parti républicain envisage de soumettre une proposition loi ne contenant pas de prolongation des subventions, sa viabilité est contestée. Hakeem Jeffries, chef du groupe démocrate à la Chambre, s'est montré ouvert à un compromis, bien que déplorant l'attitude intransigeante de ses opposants.
Cette situation met en exergue une fracture au sein du Parti républicain qui pourrait bien avoir des répercussions significatives sur les futures élections, alors que l'avenir des soins de santé aux États-Unis est plus incertain que jamais.







