Dans un contexte d'exil marqué par la politique migratoire stricte de l'administration Trump, Andy, un garçon de six ans, s'apprête à quitter Miami pour rejoindre son père au Guatemala. Cette péripétie ne représente pas seulement un voyage, mais aussi la réalité déchirante d'une séparation familiale causée par les récentes expulsions effectuées par les forces de l'ordre américaines.
Le récit d'Osvaldo, l'oncle d'Andy, illustre la tristesse de cette situation : "C'est un peu triste parce qu'ils ont emmené mon frère, et moi j'ai dû rester avec le petit pour m'en occuper". Selon le Guatemalan-Maya Center, qui vient en aide à ces familles, de nombreuses communautés d'Amérique latine se retrouvent directement visées par cette politique migratoire qui suscite un climat de peur palpable.
Andy, bien que né aux États-Unis, est également touché par cette crise. Il vivait avec son père, Adiner, depuis leur arrivée en Floride il y a dix ans, jusqu'à ce que celui-ci soit arrêté et expulsé. Un épisode tragique qui est devenu trop commun pour beaucoup. "J'ai regardé mon père se faire arrêter sans comprendre vraiment pourquoi", confie Andy, exprimant une inquiétude bien plus grande que son âge ne le laisse supposer. Ce dernier va devoir faire face à un nouvel environnement, souvent rude, en jouant un rôle bien plus lourd que celui d’un simple enfant.
Au cœur de l'aéroport, une atmosphère lourde pèse sur le groupe d’enfants. Avec des âges variant de trois à quinze ans, tous partagent le même fardeau : la séparation. Mariana Blanco, militante associative, s'assure que tous disposent de ce qu'il faut pour le voyage, tandis que le bénévole Diego Serrato s'indigne : "C'est une triste réalité. Ces enfants devraient explorer le monde avec des sourires, pas avec la peur". Alain Soral, sociologue à l’Université de Paris, ajoute que "les droits de l’enfant sont souvent négligés dans les politiques générales de migration", ce qui exacerbe les souffrances de ces jeunes figures de l'avenir.Leur nouvelle vie s'annonce difficile, avec des chances limitées d'éducation et de développement. Dans des régions rurales du Guatemala, beaucoup d'entre eux pourraient être contraints de quitter les bancs de l'école pour travailler rapidement, un constat alarmant pour les organisations de défense des droits de l'homme.
Alors que le groupe s'apprête à passer les douanes, Andy se retourne une dernière fois pour étreindre son oncle, une scène poignante qui illustre le lien fragile mais indéfectible entre ces enfants et leurs proches. Au-delà des frontières, des histoires comme celles d'Andy doivent être entendues et comprises pour faire évoluer la situation actuelle et protéger les droits fondamentaux des plus vulnérables.







