Washington (États-Unis) – Donald Trump et les républicains sont confrontés à une décision cruciale : doivent-ils continuer à subventionner le programme Obamacare dont ils ont toujours critiqué les fondements, ou laisser les coûts d'assurance santé grimper en flèche pour des millions d'Américains ? L'issue de cette question pourrait avoir des répercussions majeures lors des élections de mi-mandat de novembre prochain.
Au cœur du débat se trouve l'expiration imminente, fin décembre, d'aides financières vitales qui permettent à plus de 20 millions d'Américains de bénéficier d'une couverture santé à travers Obamacare, un programme instauré par Barack Obama en 2010. Les républicains au Congrès, en particulier, insistent sur le fait qu'il est inacceptable de continuer de financer un système qu'ils accusent de favoriser la fraude et de nuire à l'économie.
Selon une étude de Kaiser Family Foundation, si ces subventions ne sont pas prolongées, les coûts d'assurances des classes moyennes et populaires pourraient plus que doubler. Pour les bénéficiaires actuellement engagés dans des paiements annuels de l'ordre de 888 dollars, la facture pourrait s'envoler jusqu'à 1 906 dollars en 2026. Avec un système de santé parmi les plus coûteux au monde, une telle hausse constituerait une inacceptable charge financière pour de nombreuses familles.
Malgré les lignes de fracture au sein de son propre parti, Trump a récemment indiqué qu'il serait prêt à collaborer avec les démocrates pour trouver une solution. Ce geste, bien que rare pour le magnat de l'immobilier connu pour ses positions fermes, reflète la pression croissante exercée sur les élus républicains. Les républicains modérés, au sein de la Chambre des représentants, ont même commencé à dévier du discours dominant, soutenant diverses initiatives démocrates pour prolonger les subventions financières.
Les démocrates, quant à eux, semblent prêts à exploiter cette fissure. En effet, une crise des coûts d'assurance santé pourrait devenir un argument majeur pour leur campagne, surtout dans un climat économique tendu où le coût de la vie est un sujet de préoccupation croissant parmi les électeurs. Hakeem Jeffries, le chef du groupe démocrate à la Chambre, a déjà exprimé son ouverture à la discussion : "Nous sommes disposés à trouver un compromis, mais les républicains doivent abandonner leur approche inflexible qui n'a donné aucun résultat cette année".
En fin de compte, si le Congrès ne parvient pas à agréger un texte d'accord d'ici le 31 décembre, ce sont plusieurs millions d'Américains qui pourraient faire face à une immeasurable précarité financière. Le rouleau compresseur d'une hausse inévitable des coûts de santé se fait de plus en plus pressant. Seules les semaines à venir pourraient révéler si les acteurs politiques réussiront à surmonter ce dilemme, ou si les électeurs devront assumer les conséquences d'un échec à agir.







