Deux adjointes administratives du tribunal judiciaire de Marseille sont au cœur d'un scandale majeur après avoir été mises en examen pour avoir accédé illicitement à des fichiers judiciaires. Selon le parquet, ces agentes auraient transmis des informations à un individu lié à la DZ mafia, un groupe criminel influent dans le milieu du trafic de drogues. Cet événement représente une première depuis l'établissement, en octobre dernier, de la cellule anticorruption du parquet marseillais, destinée à contrer les dérives de la corruption au sein des institutions judiciaires.
La première agente, âgée de 26 ans, aurait consulté à plusieurs reprises des fichiers entre janvier 2023 et juillet 2025, fournissant des informations sensibles à son compagnon, lui-même impliqué dans des affaires de drogue. Elle a été mise en examen pour détournement de données personnelles et soumise à un contrôle judiciaire, lui interdisant l'accès au tribunal.
La seconde agente, âgée de 24 ans, est accusée d’avoir accédé à des fichiers en lien avec des enquêtes sur des assassinats, divulguant des informations à son ex-petit ami, un proche de la DZ mafia. En échange, elle aurait reçu des paiements, des cadeaux et des voyages. Elle se trouve dans une situation délicate, ayant été placée sous le statut de témoin assisté pour corruption passive et violation du secret professionnel.
Le parquet a demandé leur placement en détention provisoire, une requête qui a été contestée en appel. En avril 2025, un autre épisode avait déjà choqué le tribunal avec l'incarcération d'une greffière accusée de transmettre des informations à un trafiquant. Ce climat de suspicion met en lumière la lutte acharnée contre la corruption dans un système souvent perçu comme gangrené. Les affirmations de la cellule anticorruption sont désormais plus cruciales que jamais, alors qu'elle traitait récemment 18 dossiers sensibles, selon Le Monde.







