Depuis plusieurs années, l'industrie aéronautique est confrontée à des problèmes significatifs dans sa chaîne d'approvisionnement, entraînant des retards chroniques dans la livraison d'avions neufs aux compagnies aériennes. Alors que la demande mondiale continue de croître, des géants comme Airbus et Boeing peinent à respecter leurs engagements de livraison.
Cette situation met les compagnies sous pression, qui se voient forcées de maintenir en service des avions anciens, énergivores, voire de louer des appareils. Les critiques se concentrent particulièrement sur les fabricants de moteurs, accusés de retards inacceptables. Par exemple, Airbus a récemment été contraint de stocker de nombreux 'planeurs', des avions entièrement assemblés mais sans moteurs, résultat d'une incapacité à fournir les pièces nécessaires en temps voulu.
Des marges exorbitantes critiquées
Lors d'une conférence de presse, Willie Walsh n'a pas mâché ses mots : "Comment peuvent-ils se sentir à l’aise avec des marges de 27 % en faisant un travail bâclé? Cela impose des coûts supplémentaires aux compagnies, ce qui est absolument inacceptable." En effet, les retards et problèmes de qualité génèrent des frustrations croissantes chez les acteurs de l'industrie.
Les fabricants de moteurs, notamment Safran, Rolls Royce et Pratt & Whitney, font face à des critiques acerbes pour leur manque de fiabilité. Les experts marketings, cités par Les Échos, estiment que cette situation pourrait influencer la confiance des compagnies aériennes envers ces fournisseurs et mener à des changements sur le marché.
Les frais supplémentaires liés à l’immobilisation d'appareils ainsi que le nombre impressionnant d'avions en attente de livraison - plus de 5.000 d'après l'IATA - soulignent un problème de fuite dans la chaîne logistique qui reste à être résolu.
Des défis supplémentaires pour Airbus
La déconvenue d'Airbus ne s'arrête pas là, car Walsh a également précisé qu'il y a une perte de confiance dans ce constructeur, mentionnant que les performances de Boeing semblent s'améliorer tandis qu'Airbus peine à atteindre ses objectifs. Une situation que certains analystes jugent inquiétante pour l'avenir de l'industrie.
"Si cet état de fait persiste, nous serons face à un avenir incertain où les compagnies aériennes pourraient être limitées dans leurs capacités de croissance", conclut un analyste de l'Air Journal, apportant un éclairage sur les enjeux cruciaux qui pèsent sur l'avenir du transport aérien.







